Libre et communs
Une revue d'actualité de sites qui publient autour du libre et des communs dans l'enseignement supérieur francophoneInnovation Pédagogique
De nouveaux ateliers REL à Nantes Université
Nantes Université s'investit pleinement dans l'Éducation Ouverte et ce, à travers la feuille de route stratégique adoptée en novembre 2022.
C'est dans ce contexte, que nous organisons, en juin, 3 ateliers dédiés aux RELs, au sein de Nantes Université, en collaboration avec le Centre de Développement Pédagogique et les Bibliothèques Universitaires :
- Le 6 juin de 17h à 18h ” Les RELs pour quoi faire ? “, à la Halle 6 Ouest (île de Nantes). Sur la base de cartes inspirantes, cet atelier vise à réfléchir ensemble aux raisons pour lesquelles on veut faire des RELs.
- Le 15 juin de 11h30 à 12h30 “Je crée ma REL” Cet atelier vise à vous initier à la création d'une REL en réutilisant des éléments existants et en y adossant une licence.
- Le 27 juin de 12h à 13h30 “Je crée ma REL”, au Lab BU Sciences, Campus Lombarderie à Nantes. Cet atelier vise à vous initier à la création d'une REL en réutilisant des éléments existants et en y adossant une licence.

Vous êtes personnel de Nantes Université ? Cet atelier est gratuit et ouvert. Toutes les informations et lien d'inscription ici.
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Riposte Créative Pédagogique pour agir en coopération ouverte face à la crise du COVID
Le dispositif Riposte Créative Pédagogique a été créé pour répondre à un besoin d'agir en coopération ouverte entre acteurs de l'enseignement supérieur face à la crise du COVID. La création du groupe “Hybridation des formations en coopération ouverte” marque une étape importante de transformation de ce dispositif et démontre l'amplification de la coopération ouverte rendue possible par le numérique. Le mode de fonctionnement agile a rendu possible un travail collectif important pour mieux partager des éléments de réponse aux enjeux identifiés.
1. Introduction
Lors du premier confinement, en mars 2020, des espaces ouverts de coopération ont été créés “pour apprendre ensemble de la crise, favoriser les solidarités, mutualiser les initiatives et préparer l'après” dans une logique de communs. Le premier espace Riposte Créative Territoriale a été initié par le CNFPT et a rapidement donné lieu à des initiatives similaires, dont le tiers lieu Riposte Créative Pédagogique qui a recensé et partagé initiatives et ressources ouvertes dans l'enseignement supérieur durant le confinement. Des collectes de récits et des idées pour l'”après la crise” recueillis à partir d'un questionnaire issu des travaux de Bruno Latour (Latour, 2020) ont complété ce dispositif. À l'instar du magazine contributif Innovation Pédagogique, il s'inscrit dans une dynamique de valorisation et de partage des savoirs, de manière transverse aux institutions et aux collectifs professionnels.
L'expérience du premier confinement et la perspective de la crise à long terme ont fait émergé plusieurs constats : (i) la nécessité d'aller au-delà du simple recensement des initiatives, (ii) le besoin d'initier un travail collectif pour mieux aborder les questions d'hybridation en partageant les réflexions (iii) l'intérêt de diffuser les bonnes pratiques autour du partage des ressources ouvertes, (iv) le besoin d'engager un développement professionnel collaboratif. En partant du principe que l'entraide est la modalité la plus efficace pour agir en situation de crise, un groupe ouvert à tous les acteurs de l'enseignement supérieur a été créé en juin 2020 (Gilliot, 2020). Rapidement, il a dépassé la centaine de membres issus de l'ensemble de la francophonie, en regroupant tous les profils de l'enseignement supérieur (enseignants de toutes disciplines, formateurs, chercheurs, ingénieurs et conseillers pédagogiques, documentalistes, informaticiens, cadres ...). La création du groupe “Hybridation des formations en coopération ouverte” marque la transformation du dispositif Riposte Créative Pédagogique et démontre l'amplification de la coopération ouverte rendue possible par le numérique.
Dans la suite de cette contribution, nous explicitons le besoin d'une riposte à la crise dans l'enseignement supérieur pour introduire la coopération ouverte comme mode efficient pour répondre à ce besoin. Nous présentons en quoi le numérique facilite ce mode et en quoi le travail en archipel permet de renforcer cette dynamique de coopération. Nous nous intéressons ensuite au groupe "Hybridation des formations en coopération ouverte” en tant que dispositif exemplaire.
2. Agir en temps de crise : la coopération ouverte
2.1. Après le premier déconfinement : la nécessité d'une riposte
La crise sanitaire et le premier confinement ont soudainement bouleversé les conditions d'enseignement, confrontant les établissements à la nécessité d'organiser dans l'urgence des dispositifs de formation hybride à distance. Un bouleversement des pratiques qui a mis les institutions en état de choc, concentrées sur les évolutions à marche forcée vers l'hybridation. Même si beaucoup d'établissements avaient engagé un développement de plateformes numériques avec des formes d'hybridation, peu avaient engagé une hybridation de masse (souvent réservé à un certain public, avec des enseignants technophiles ou sur un temps défini : maladie, empêchement…). En l'espace de quelques jours, il a fallu développer la massification de la formation à distance pour tous les étudiants et tous les enseignants. Après un premier temps de "débordement", de nombreux personnels, enseignants ou non, ont souhaité se rassembler pour partager des ressources et mutualiser des dispositifs. Cette collaboration reflète déjà un premier niveau de (ré)action rapide en temps de crise.
Le besoin est apparu d'avoir un lieu d'échanges inter-établissement et même plus largement en dehors des visions “établissement”. Riposte Creative Pédagogique y a participé à côté de la multiplication des articles autour de l'hybridation et de la riposte pédagogique (le magazine Innovation pédagogique a relayé plus de 200 articles sur le sujet en un an dans le seul noyau des sites aux contenus réutilisables). La diversité des acteurs de la Riposte en fait un commun riche, qui permet de dépasser la rivalité et le cloisonnement entre établissements. C'est un début de communauté de pratique, (Wenger, 1998) ouverte qui offre un environnement sans pression professionnelle (pas d'enjeux entre les acteurs, pas de stratégie concurrentielle d'établissement) qui favorise l'échange de pratiques entre métiers complémentaires et la réutilisation de ressources.
2.2. Un mode d'action efficient : la coopération ouverte
La coopération ouverte (Sanojca et Briand, 2018 ; Briand, 2019) outillée par le numérique permet de réagir rapidement là où des structures en fonctionnement plus vertical restent concentrées sur leur fonctionnement interne avec une acceptabilité qui découle de la situation de crise vécue. L'expérience de Riposte Creative Territoriale initiée avec la direction innovation du CNFPT a montré l'intérêt d'un partage ouvert pour les collectivités confrontées à une situation de crise. Des pratiques innovantes comme l'écriture ouverte à tous (sur un wiki sans modération à priori), dans une transparence du fonctionnement du collectif (toutes les réunions font l'objet d'une prise de notes collaborative sur un pad retranscrit ensuite en page du wiki) et en partage des contenus (interviews, base de données d'initiatives et de ressources) par une licence Creative Commons ont été adoptées par cette communauté de l'innovation territoriale. Ce changement de posture qui aurait demandé des années dans une situation ordinaire a été adopté en quelques semaines dans cette situation de crise. Et dans le cas du CNFPT il a fait émerger une pratique de formation en cercles apprenants innovante par rapport aux modes de fonctionnement ordinaires très structurés et descendants de cet organisme qui forme un million d'agents des collectivités chaque année.
Riposte Créative Pédagogique a permis quant à lui d'expérimenter une coopération ouverte en agrégeant des initiatives individuelles, en favorisant des échanges. Créé par quelques personnes bénévoles en marge du temps de travail professionnel, Riposte Créative Pédagogique a un impact et une portée modeste. Toutefois le succès de la quinzaine de webinaires organisés sans autre moyen que le site et la diffusion sur les réseaux sociaux rend compte de l'émergence de pratiques rendues possibles par la coopération ouverte en attention aux propositions des uns et des autres. Cette ouverture du champ des possibles se retrouve un an plus tard dans l'émergence de cercles apprenants et de nouveaux champs de coopération comme les Ressources Éducatives Libres ou la prise en compte de la Transition écologique dans l'enseignement supérieur francophone.
2.3. Le numérique comme facilitateur de la coopération
La démarche des Riposte Créative est construite autour d'un outil libre (yeswiki) facile à mettre en œuvre et à utiliser. Les différents projets en ”Riposte” ont tous démarré par une séquence interactive, où en l'espace de deux heures le site est mis en place, les premières bases de données sont installées. Modifier en direct la barre du menu, ajouter une rubrique, éditer la page d'accueil d'un simple double clic sont de petites expériences irréversibles de coopération qui marquent le groupe. L'outil est ainsi au service du groupe qui peut l'adapter, produire immédiatement des contenus, les cartographier sans être dépendant d'un plan de financement ou d'un temps de développement logiciel. Riposte créative pédagogique s'inscrit ainsi dans la notion d'outil convivial d'Ivan Illich (1973), un outil qui augmente l'efficience du groupe sans impacter l'autonomie individuelle, sans générer ni maître ni esclave et augmente le pouvoir d'agir.
Les Riposte nécessitent néanmoins une animation, comme tout projet coopératif. Elles reposent sur une animation qui est ici duale. A côté de la fonction d'animateur, qui va caler les règles, définir les objectifs, aider le groupe à avancer, à être productif, à grandir en maturité s'ajoute une animation techno-pédagogique autour de l'appropriation de l'outil (Merlet et al., 2021)
2.4. Le travail en archipel pour relier les initiatives
Le fonctionnement en archipel est une autre originalité des projets Riposte Creative. Dans l'esprit de l'idée développée par Édouard Glissant, poète et philosophe proche d'Aimé Césaire, et popularisée en France par l'Archipel “Osons les jours heureux" (Les Jours Heureux, 2017). Les Ripostes Créatives favorisent une interconnexion des initiatives (les identités relations qui relient les identités racines des îlots). Ainsi les différents sites Ripostes sont mentionnés dans le bas de page d'accueil de chacun. Facilité par l'usage d'une base logicielle commune (yeswiki), la structure de la base de données de l'un peut être aspirée par l'autre et rendue opérationnelle en quelques minutes.
Cette idée d'archipel des Ripostes a été développée dans Riposte Creative Territoriale par Patrick Viveret, elle est aussi reprise dans des dynamiques comme celle du collectif des “Chatons” (Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires) initié par Framasoft, le réseau des formations à la coopération Animacoop, le réseau émergeant des lowtech ou l'espace collaboratif à la mode des Ripostes Créative “Agora des archipels”. Les références citées sont relatées dans des articles descriptifs (Marseault & Briand 2021, Framasoft, 2019), état des lieux actuels de cette réflexion émergente.
Dans cette logique de relations entre îlots de l'archipel des Riposte, le webinaire inaugural de Riposte Créative Pédagogique a accueilli Animacoop pour s'imprégner des valeurs de la coopération ouverte et l'idée de cercle apprenant développée au CNFPT en 2021 est reprise au sein du groupe hybridation en coopération ouverte.
3. Une initiative au sein de l'enseignement supérieur
Après avoir décrit les dimensions principales de l'archipel des ripostes déployé en réponse à la crise, nous nous intéressons plus spécifiquement à l'initiative mise en place pour l'enseignement supérieur, à savoir Riposte Créative Pédagogique, et plus spécifiquement à sa deuxième phase, qui correspond au développement d'un groupe plus large que le noyau initial autour de l'hybridation des formations en coopération ouverte.
3.1. Une organisation informelle co-construite
Le groupe dit “hybridation des formations en coopération ouverte” a donc été initié après le premier confinement, à un moment où nombre de professionnels de l'enseignement supérieur étaient en recherche d'espace de partage et d'échanges ouverts, où dans le même temps l'anticipation pour gérer le prolongement de la crise sanitaire semblait absente des discours officiels. La naissance du groupe, suite à une proposition ouverte (Gilliot, 2020), s'est opérée au travers de deux réunions en ligne réunissant une vingtaine de personnes chacune, qui ont permis de poser les bases du groupe et de s'accorder sur les enjeux de celui-ci.
Le cadre de création proposé est celui de la coopération ouverte, autour des questions de l'hybridation des formations, central pour permettre la résilience de l'enseignement supérieur, et des ressources ouvertes comme moyen d'efficience. L'organisation se veut agile, et vise à permettre de travailler collectivement autour de ces questions. Cette agilité est rendue possible par un a priori de confiance (l'écriture est ouverte à tous) et un fonctionnement par consentement (une initiative est valide dès lors que quelqu'un la porte et que personne n'a d'objection de fond). Une telle organisation s'avère difficile à mettre en place dans le cadre d'un appel à projet ou dans un cadre institutionnel classique, où les attendus sont plus formalisés, et la participation de chacun prédéfinie, et cadrée par son métier.
Le groupe se veut ainsi un lieu d'échanges, de réflexion, mais aussi de montée en compétence collective sur les sujets de l'hybridation en formation, en intégrant les questions de collaboration et de partage de ressources. Il s'apparente ainsi à un environnement capacitant (Fernagu-Oudet, 2018), qui, couplé avec les capabilités mises en place par l'environnement numérique, va permettre aux participants de se saisir des opportunités offertes pour devenir acteurs et ainsi leur permettre de développer leur pouvoir d'agir (Vallerie, B. & Le Bossé, Y. 2006). La mise en place d'actions se fait sur une base d'engagement libre et se focalise sur des premiers webinaires, qui visent à accueillir une expertise, mais surtout à susciter le débat. Une réunion hebdomadaire, à laquelle chacun peut se joindre, permet la prise de contact et de faire avancer l'organisation des actions. Elle permet aussi une libération de la parole et l'échange d'informations, phase qui s'avère importante en temps de crise. Une liste de diffusion permet d'informer les adhérents. Le site innovation pédagogique, permet de diffuser les annonces au-delà du groupe. Le cadre informel facilite également l'articulation avec d'autres initiatives ouvertes, sur des sujets d'intérêt communs. Le choix de partager des webinaires ouverts est ainsi possible, renforçant de facto l'impact de chaque initiative. Au total, le groupe initial s'est enrichi pour accueillir 187 personnes inscrites sur la liste de diffusion.
3.2. Les webinaires témoins d'une demande implicite
De manière à répondre au mieux à la demande d'échanges et de partages de la communauté, des webinaires thématiques ont été rapidement co-organisés. Lors des réunions hebdomadaires des sujets sont proposés. Ils sont affichés sur le wiki du groupe hybridation en coopération ouverte et relayés sur la liste de diffusion avec le ou les nom(s) des personnes à contacter pour participer à la mise en place du webinaire. Une fois le déroulé défini, un formulaire d'inscription est mis en place afin de pouvoir suivre le nombre d'inscrits. Le lien de connexion ainsi que lien vers un outil de prise de notes collaboratives sont envoyés aux participants. Par la suite, les notes et l'enregistrement des webinaires sont déposés sur le wiki.
Cette organisation très agile a permis d'organiser de manière coopérative 18 webinaires entre octobre 2020 et juin 2021. Ces webinaires regroupent généralement entre 50 et 100 participants. Les premiers webinaires visaient à accueillir une expertise, mais surtout à susciter le débat autour de thématiques pédagogiques d'actualité (par exemple : “Motivation et engagement des étudiants : enjeux en contexte de formation hybride” animé par Denis Bédard). Par la suite, les webinaires se sont aussi orientés vers le partage de pratiques et les retours d'expérience (TP hybrides et à distance, jeux sérieux, le tutorat, …).
Ces webinaires et les échanges ont permis un développement professionnel des acteurs de la communauté ainsi qu'une diffusion de bonnes pratiques.
3.3 Ouverture des possibles
Le contexte mis en place, avec son degré informel et l'utilisation d'outils conviviaux permet également de tester facilement des idées. Certaines ne trouvent pas le succès escompté, et peuvent rapidement être abandonnées. Par exemple, un questionnaire a été mis en place au moment des re-confinements, mais n'a été rempli que par moins d'une centaine de participants malgré une diffusion large. D'autres peuvent par contre se prolonger au-delà du périmètre initial. Le webinaire sur les jeux documentaires a ainsi été prolongé par un second webinaire portant sur le test en réel d'un jeu et sur son mode de construction. Le questionnement sur la mise en place de TP hybrides a fait l'objet d'un webinaire, repris par d'autres, mais aussi d'une collecte de ressources. Le webinaire sur “Enseignant, conseiller pédagogique, collaboration ou coopération ?” a donné lieu à la création d'un cercle apprenant.
D'une simple base de ressources d'initiatives et de retours d'expériences, puis d'une collection de webinaires, le projet Riposte évolue maintenant vers un apprentissage entre pairs autour de cercles apprenants.
3.4. Une expérimentation ouverte : les cercles apprenants
Afin de prolonger les échanges provoqués par les webinaires, l'idée de cercle apprenant a été proposée afin de favoriser une plus grande coopération entre pairs. Ces temps de co-formation s'inscrivent dans la lignée des cercles d'apprentissage (Alix, 2021) mis en place par Riposte Créative territoriale (CNFPT). Le premier cercle apprenant mis en place dans le cadre du groupe hybridation en coopération ouverte concerne la thématique de la coopération/collaboration entre enseignant et conseiller pédagogique. En effet, lors du webinaire consacré à ce sujet les thèmes de l'accompagnement des équipes et de l'autonomie des acteurs par rapport à leur institution n'avaient pas été abordés. Il a donc été proposé de les discuter de manière plus coopérative dans un cercle apprenant. Pour chaque rencontre un animateur ou une animatrice se propose avec un déroulé s'appuyant sur une prise de notes collaborative sur un pad.
3.5. Impact au-delà du groupe
Le fonctionnement du groupe décrit dans cette contribution a donné à voir de nouvelles pratiques ouvertes, qui ont été reprises dans d'autres contextes. L'annonce des différents webinaires a été relayée par certaines institutions. Certains établissements (citons l'IFPEK, IMT Atlantique, ENTPE) ont ainsi pris l'habitude d'ouvrir les enregistrements de leurs webinaires, voire dans certains cas la possibilité de participer au-delà de leur établissement.
Dans cette démarche d'ouverture, les activités de la communauté du groupe hybridation ont pu aider des établissements, comme l'IFPEK, dans leur stratégie d'accompagnement du développement professionnel des enseignants/formateurs. Les ressources et initiatives produites ont pu servir d'exemple ou d'illustration à une transformation pédagogique pendant cette période de crise sanitaire. Une transformation pédagogique embryonnaire et souhaitée par la communauté des enseignants/formateurs de l'établissement, mais que le manque d'exemple ou de temps avaient pu freiner. La crise doublée d'un accès facilité aux ressources et aux activités des ripostes ont permis aux formateurs de s'autoriser à lancer cette transformation (“ils l'ont fait, on peut le faire”), tout en restant dans une philosophie de réutilisation et d'ouverture, pour alimenter à leurs tours par leurs initiatives la communauté.
4. Conclusion : un environnement capacitant en évolution
Ainsi que nous l'avons décrit, ce dispositif de coopération ouverte, au-delà d'un périmètre (pré)défini d'établissements, basé sur une organisation agile et des outils conviviaux a rencontré un accueil favorable auprès d'une communauté de près de 200 personnes. Un noyau assez large s'est saisi de ce dispositif en tant qu'environnement capacitant bienveillant, la variété des propositions permettant à différentes personnes de s'impliquer et de trouver leur place. Construit hors hiérarchie, cet espace permet de donner des capacités d'actions qui ont pu être réinvesties dans les institutions. Cette absence de cadrage a également permis de faire émerger des actions selon les intérêts de chacun, qui ont pu être validées, ou non, de manière agile. Cette communauté de pratique a ainsi permis d'aborder de nombreux sujets de manière originale et interprofessionnelle.
Notons que les participants français ont été étonnés de découvrir qu'il existait au Québec des initiatives encourageant la coopération ouverte (les rencontres avec le GRIIP (2020) et la fabrique des REL (2020) ont été riches d'échanges sur le sujet). Il serait intéressant de voir si de telles initiatives pourraient être soutenues de manière encore plus large, au-delà de quelques établissements.
Le fait de pouvoir s'inscrire dans un mouvement plus large au travers des Ripostes et de la logique d'archipels a clairement facilité la création d'un tel groupe. La situation de crise a été un facteur important. La maturité collective a semble-t-il augmenté. Ainsi, la tentative de créer une communauté de contributeurs autour du site Innovation Pédagogique depuis 2014 n'avait pas rencontré un grand succès. Aujourd'hui, avec une approche plus variée, une communauté ouverte se fédère effectivement autour d'un projet plus ciblé, avec des participants prêts à s'investir.
De nouvelles idées d'actions, de sujets continuent à être proposées. À l'heure d'écrire ces lignes, nous notons par exemple que l'annonce d'un groupe similaire sur la transition écologique qui intéresse tous les acteurs fait la proposition d'un espace de coopération ouverte sur ce sujet.
Jean-Marie Gilliot
IMT Atlantique – Lab-STICC (UMR CNRS 6285), Brest, France, jm.gilliot@imt-atlantique.fr
Yann Le Faou
IFPEK – CREAD EA3875 – Université de Rennes, Rennes, France, y.lefaou@ifpek.org
Éric Tanguy
Université de Nantes, Faculté des Sciences et des Techniques, Nantes, France, eric.tanguy@univ-nantes.fr
Michel Briand
IMT Atlantique, Brest, France, Michel.Briand@imt-atlantique.fr
4. Remerciements
Les auteurs de cet article remercient l'ensemble des participants au groupe et aux webinaires.
Références bibliographiques
Alix B. (2021, 10 février) Les cercles d'apprentissage, d'étude ou de pratique Riposte Créative Territoriale https://ripostecreativeterritoriale.xyz/?CercleApprentissage
Briand, M. (2019, 4 juillet) La coopération, un changement de posture : vers une société de la coopération ouverte, diapos commentées de la conférence QPES 2019. Innovation pédagogique https://www.innovation-pedagogique.fr/article5331.html
Fabrique, R. E. L. (2020). Ressources éducatives libres (REL).
Fernagu-Oudet, S. (2018). Apprenance et environnement capacitant. Penser la formation aujourd'hui : un nouveau paradigme, 25.
Framasoft (2019, 10 décembre) Archipélisation : comment Framasoft conçoit les relations qu'elle tisse. https://framablog.org/2019/12/10/archipelisation-comment-framasoft-concoit-les-relations-quelle-tisse/
Gilliot, J.M. (2020, 10 juin) Présence hybride ou la rentrée sous le signe de l'hybridation – préparons là ensemble ! repris sur Innovation Pédagogique https://www.innovation-pedagogique.fr/article7288.html
GRIIP (2020) Groupe d'intervention et d'innovation pédagogique https://pedagogie.uquebec.ca/
Illich, I. (1973). Tools for conviviality.
Latour, B. (2020). Imaginer les gestes barrières contre le retour à la production d'avant-crise (Vol. 30, No. 03, p. 2020). AOC. http://www.bruno-latour.fr/sites/default/files/downloads/P-202-AOC-03-20.pdf
Les Jours Heureux (2017). Archipel « Osons les jours heureux » https://les-jours-heureux.fr/archipel-osons-les-jours-heureux/
Marseault L., & Briand M. (2021, 12 mars) Partage sincère, "tragédie du LSD", fonctionnement en archipel : dialogue autour de la coopération ouverte avec Laurent Marseault. Coopérations, http://www.cooperations.infini.fr/spip.php?article11428
Merlet, F., Marseault L., & Briand M. (2021, 4 avril) Le rôle du techno-pédagogue dans un « Riposte créative », espace en coopération ouverte. Coopérations, http://www.cooperations.infini.fr/spip.php?article1143
Sanojca E., & Briand M. (2018, 15 mai) La coopération ouverte, un concept en émergence. Innovation pédagogique https://www.innovation-pedagogique.fr/article3428.html
Vallerie, B., & Le Bossé, Y. (2006). Le développement du pouvoir d'agir (empowerment) des personnes et des collectivités : de son expérimentation à son enseignement. Les Sciences de l'éducation-Pour l'Ère nouvelle, 39(3), 87-100.
Wenger, E. (1998). Communities of Practice : Learning, Meaning, and Identity. Cambridge : Cambrige University Press .
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Un rapport liant les micro-credentials et les Ressources Éducatives Libres
En juin dernier, le projet européen ENCORE+ a lancé une série d'entretiens autour de la question de l'évaluation des connaissances et l'accréditation dans le contexte des Ressources Éducatives Libres.

La question va presque de soi : avec de plus en plus de RELs, peut-on imaginer une autre forme d'attestation de connaissances et de compétences que par l'inscription dans des diplômes universitaires ? En particulier, l'idée qui circule beaucoup en ce moment est celle des micro-credentials. Elle est promue par la Commission Européenne selon laquelle (2016) “40% des employeurs européens peinent à trouver des gens avec les compétences qu'ils recherchent pour innover et s'améliorer” et a identifié les micro-credentials comme l'une des solutions possibles.
Le rapport basé sur ces entretiens vient de sortir (en anglais) et est truffé de bonnes idées.
J'avais été interviewé et, comme sur de nombreux autres sujets, ma propre réflexion n'était pas assez mûre. Je pense que c'est aussi parce que, contrairement à d'autres pays, le système universitaire français n'a pas vraiment commencé à réagir face à ces questions : sauf dans de très rares cas, la VAE (Validation des Acquis de l'Expérience) reste un outil très difficile à mettre en fonctionnement.
Pour lire le rapport : https://encoreproject.eu/wp-content/uploads/2022/09/ENCORE-D5-4_approved-by-team-2.pdf.
Teaser : j'ai traduit à la volée quelques éléments des conclusions.
Moreover we have seen that OERs and credentials are strongly contrasting in
many respects.
● OERs are published to the world ; credentials are issued to an individual.
● OERs can be reused anonymously many times in different places ; credentials depend on
a single act of assessment by a named person or institution.
● OERs gain credibility by use or authorship ; credentials depend on validation by an
institution.
● The publishing of OERs has a marginal cost of zero ; the marginal cost of assessment for
credentials is non-zero.(Griffiths, D., Burgos, D., Aceto, S., Credentialing learning in the European OER Ecosystem,
ENCORE+ deliverable 5.4. Available at https://encoreproject.eu)
De plus, nous avons vu que les RELs et les accréditations sont fortement contrastées dans bien des égards. ● Les RELs sont publiées dans le monde entier ; les accréditations sont délivrées à une personne. ● Les RELs peuvent être réutilisées anonymement plusieurs fois à différents endroits ; les accréditations dépendent d'un seul acte d'évaluation par une personne nominative ou une institution. ● Les RELs gagnent en crédibilité par leur utilisation ou leur paternité ; les accréditations dépendent de la validation par une institution. ● La publication des RELs a un coût marginal nul ; le coût marginal de l'évaluation pour les accréditations sont non nulles.
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[#1] RelAIs du Web de l'IA pour l'éducation et/ou des Ressources Éducatives Libres
Un article repris du site de la chaire Unesco Ressource éducatives libres et intelligence artificielle REL-IA, une publication sous licence CC by
Nouvelle rubrique ! Nos projets autour des questions de l'IA pour l'éducation et/ou des Ressources Éducatives Libres nous conduisent à lire beaucoup. Et si certaines de ces lectures concernent des articles plus techniques, d'autres interpellent, interrogent. Nous allons essayer de partager ces interrogations avec vous.
Communiquer avec les baleines
Un rêve de nombre de chercheur·euses en informatique est d'utiliser les technologies auxquelles ils/elles ont accès pour comprendre les animaux. Ainsi, des bandes-son d'oiseaux, de baleines existent et l'on sait par exemple que les mêmes espèces de mésanges ne piaillent pas de la même façon selon le milieu dans lequel elles vivent. Il est donc possible de déterminer le milieu de vie d'une mésange, grâce à l'analyse de son chant !

On sait également que les baleines sont capables de communiquer à des centaines de kilomètres de distance les unes des autres. Dans un article récent (en anglais), les journalistes de l'Observer (Royaume-Uni) nous présentent le projet CETI dans lequel de nombreux chercheurs sont réunis pour tenter non seulement de comprendre le langage “baleine/cachalot”, mais de l'utiliser pour communiquer avec ces animaux.
Tricher avec l'IA
Avec l'IA qui arrive à l'école se pose la question des examens et surtout de la tricherie par IA. Si, à ce stade, nous n'avons pas encore trouvé d'articles sur le sujet (mais si un.e lecteur.rice a ça, on prend !), il y a un domaine pas si éloigné de l'éducation dans lequel l'IA et la tricherie font déjà -hélas- bon ménage : les échecs, un domaine particulier dans lequel l'IA est meilleure que l'humain. Un humain qui s'appuierait sur l'IA serait donc avantagé. Logiquement, il pourrait même battre le champion du monde Magnus Carlsen.
Pendant la pandémie, les joueurs d'échecs ont été amenés à disputer leurs tournois en ligne et le nombre d'éliminations pour tricherie présumée a été assez considérable. Cela a entraîné des analyses de la part de la FIDE (Fédération Internationale Des Échecs). Récemment, lors d'un tournoi tenu à New York, Magnus Carlsen est parti furieux car battu par un joueur de niveau supposé inférieur. On pourrait penser à un coup de chance, sauf que justement, aux échecs, la chance ne joue qu'un rôle modeste. Le champion du monde a accusé à demi-mot son adversaire d'avoir triché et d'avoir utilisé une IA pour le battre. Depuis, la polémique enfle.

Un premier sujet d'intérêt ici est : sur quoi Carlsen se base-t-il pour penser qu'il y a eu tricherie ? A-t-il vu son adversaire consulter son ordinateur ou son téléphone portable ? Non. Il se base sur le fait que les coups joués par son adversaire ne sont pas “humains”. Il a aussi pu vérifier ou faire vérifier si ces coups sont ceux que le logiciel utilisé par les champions (pour s'entraîner) recommande. Et (rappelons que le logiciel est plus fort que le champion du monde… depuis 1997) si son adversaire joue plusieurs coups qui surprennent le champion du monde, celui-ci est en droit de se poser des questions.
Dans le domaine éducatif, c'est une réaction assez classique des enseignant.es quand ils/elles corrigent une copie non anonyme : on s'attend à un niveau et quand l'élève/étudiant.e est bien meilleur.e qu'il/elle ne l'est habituellement, il y a “surprise”.
C'est une différence notable avec ce qu'on a vu essayé (et vendu par des entreprises) pour détecter la tricherie lors d'examens en ligne : des eye trackers permettent de suivre le mouvement des yeux pendant un examen et sont supposés permettre à un humain ou à un logiciel de voir s'il y a tricherie. Un peu comme l'enseignant.e qui, dans la classe, voit que les yeux de l'élève sont sur la copie de son/sa voisin.e.
Mais comme le tournoi de New York avait lieu “en présentiel”, la seconde question qui se pose est : comment l'adversaire de Carlsen a-t-il fait pour avoir accès aux coups recommandés par le logiciel ? La solution imaginée et rapportée dans cet article de Slate fera sourire (attention, moins de 18 ans s'abstenir), sauf qu'on est en droit de se demander si ce genre de solutions n'est pas appelé à se développer. Et alors, difficile d'imaginer détecter un mouvement des yeux !
Erica rit
Il y a quelques années, au Japon, j'ai eu la chance de rencontre Erica. Je rendais visite aux chercheurs de l'équipe du Professeur Inoue, qui est un des meilleurs spécialistes des robots humanoïdes. Cette équipe travaillait à l'époque sur un robot “personnel d'accueil” : Erica devait répondre aux questions du public et il était essentiel qu'elle “fasse humain”. Les chercheurs avaient à ce moment-là comme objectif de lui faire avoir des tics : clignements des yeux, haussement imperceptible -ou plutôt, justement, à peine perceptible- d'une épaule, mouvement inutile du menton…
La tâche était dans la droite ligne de la définition classique de l'intelligence artificielle : celle qui dit qu'il s'agit de savoir simuler l'intelligence humaine.
Dans cette courte vidéo, on voit Erica converser… et cligner les yeux.
Visiblement, ces mêmes chercheurs ont beaucoup progressé. Leur but, maintenant, est de faire rire un robot. Il s'agit de cataloguer les rires possibles et de faire apprendre par le robot humanoïde dans quel cas le rire est déclenché.
Cette recherche n'est pas anecdotique : un robot humanoïde cesse d'être perçu comme un robot. Lors de ma visite à Kyoto, j'ai cessé de voir Erica comme un robot et quand je suis parti, j'ai bien entendu dit au revoir à toute l'équipe. Et à Erica.
Quelques articles :
- en anglais :
- en français :
Robot PDG
En Chine, une femme robot nommée Tang Yu est dorénavant PDG d'une filiale de l'entreprise Netdragon Websoft. Comme nous pouvons le lire dans cet article, Tang Yu apparaît à l'écran sous une forme humaine et peut s'exprimer (virtuellement), grâce à un système d'IA.
Au travers de ce projet, initié en 2017, l'entreprise vise à montrer son savoir-faire technologique et l'utilité que peut avoir l'IA, par exemple dans les entreprises.
À l'heure où nous travaillons, dans le cadre de nos projets, sur les questions éthiques de l'IA et en particulier sur son rôle dans l'éducation, cette information nous interpelle : il ne s'agit plus d'une IA qui accompagne le décideur mais bien une IA qui pilote, qui est “aux commandes”. Nous reviendrons sur cette question bientôt, en particulier en regardant le rôle de l'IA en démocratie et la possibilité (voulue par certains) de voir l'IA prendre un rôle politique.
Le communiqué officiel de l'entreprise, concernant cette nomination, est consultable ici.

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Wiki-TEDia, la Banque de stratégies de formation par TÉLUQ
Wiki-TEDia, la Banque de stratégies de formation par TÉLUQ
Wiki-TEDia est un site collaboratif, évolutif et ouvert consacré à l'approche cognitive de la formation et de l'apprentissage :
- collaboratif, car il bénéficie des contributions des étudiants des programmes en éducation de la Téluq, au moyen de l'écriture collaborative avec un wiki.
- évolutif, car son contenu et sa structure sont progressivement enrichis et révisés, selon l'évolution du domaine des connaissances et des projets éducatifs auquel il participe ;
- ouvert, car tout un chacun peut utiliser pour s'informer sur l'approche cognitive des stratégies de formation réunies dans la Banque de stratégies de formation. De plus, tout étudiant et employé de l'Université TÉLUQ peut y contribuer selon ses connaissances.
Le contenu de la Banque de stratégies de formation a été construit principalement grâce aux contributions des étudiantes et des étudiantes de la TÉLUQ.
L'idée directrice de la Banque de stratégies de formation de Wiki-TEDia est de favoriser le cumul, le partage et la révision continue des connaissances sur les stratégies de formation.
La Banque de cas d'utilisation des stratégies de formation intitulé Wiki-TEDia+ a pour but d'enrichir la Banque des stratégies par une composante de partage de pratiques de design pédagogique.
Le projet Wiki-TEDia vise la production d'un contenu de qualité mais c'est aussi un espace dédié à l'apprentissage. En contribuant, les étudiants et les étudiantes acceptent de soumettre leurs productions au regard externe et à la critique publique. Ils et elles méritent non seulement le respect, mais aussi un guidage bienveillant et constructif qui les aidera à progresser dans leurs apprentissages.
Écrire est une activité intellectuelle exigeante. L'écriture est un outil dont la maîtrise dépend essentiellement de ce qu'on a eu l'occasion de « faire avec ». C'est dans ce sens que l'on peut considérer, en suivant Lev Vygotski (1930-1985), que l'écriture constitue un « instrument psychologique », soit un outil qui permet de réguler et de contrôler l'activité psychique mobilisée dans une situation particulière (Pudelko et Legros, 2000). L'écriture est aussi un outil culturel : on écrit à la fois pour soi, pour les autres, mais aussi avec (ou contre) les autres… en utilisant les conventions, les normes, les indices qui paraissent pertinents dans une situation (Vygotski, 1934/1985 ; Wertsch, 1985).
Écrire est une compétence complexe qui peut être développée par la pratique délibérée. L'intention de Wiki-TEDia est de constituer un espace de pratique délibérée capable d'accueillir l'expression des questionnements et des errements qui l'accompagnent. C'est un espace où tous devraient avoir du plaisir à écrire et, ce faisant, de progresser dans leurs apprentissages (Scardamalia et Bereiter, 2010).
Le contenu de Wiki-TEDia est disponible sous la licence Creative Commons CC- BY SA
un texte repris de la page de présentation
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href="https://www.ripostecreativepedagogique.xyz/cache/WikiTediaLaBanqueDeStrategiesDeFormatio_imagebf_image_wikitedia_vignette_600_600_20221005092131_20221005092131.JPG"
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- Enseignant
- Ingénieur ou Conseiller pédagogique
- Formateur
- Responsable de formation
- S'organiser
- Concevoir son cours
- Hybridation des formations
- Co-production, apprendre ensemble
- Ressources pédagogiques
- Ingénierie pédagogique
- Enseigner à distance
- Formation des adultes
- Réutilisation-savoirs ouverts
- Portail d'entrée à un ensemble de ressources
- Outil méthodologique
et / ou
- Institutionnel
- Groupe
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la chaire Unesco REL -IA
[#4] REL·AI du Web
Dans la continuité des précédents articles de cette série, nous vous présentons aujourd’hui des actualités ou informations découvertes récemment, en lien avec l’éducation ouverte, le libre et l’ouverture de manière générale.
Contribuer à la plus grande base de connaissances libre du monde…
… c’est possible, et le MOOC Wikidata vous permet d’apprendre à le faire !

Cette année, il s’agit de la seconde édition de ce MOOC, qui aura lieu jusqu’au 31 décembre.
Quelques informations clés :
- accessible à toute personne intéressée ;
- pas de prérequis nécessaire, si ce n’est une connexion Internet ;
- suivi du MOOC à son propre rythme ;
- inscription gratuite.
Pour en savoir plus et s’inscrire, RDV sur les pages suivantes :
- https://formations.wikimedia.fr/courses/course-v1:WikimediaFrance+MWd-1+2022/about
- https://www.wikimedia.fr/inscrivez-vous-au-mooc-wikidata/
Chaque semaine, un agenda du Libre

Une découverte que nous avons faite récemment : le site LinuxFr.org, qui est géré par l’association LinuxFr, membre de l’April.
Sur ce site francophone communautaire, de nombreuses ressources et informations sont partagées : dépêches, liens, journaux. Il y a également des forums et pages wiki.
Parmi ces contenus divers et variés, nous nous focalisons aujourd’hui sur l’Agenda du Libre, qui est le calendrier hebdomadaire listant plusieurs événements liés au Libre.
Lorsque nous publions cet article, voici par exemple le plus récent Agenda publié sur le site LinuxFr.
Le Togo s’engage dans l’Éducation Ouverte
C’est une belle initiative qui vient de voir le jour dans ce pays avec l’introduction de Ressources Éducatives Libres (REL).
En effet, divers acteurs de l’éducation se sont réunis, lors d’un atelier de la commission nationale de l’UNESCO, en août 2023, afin de valider un plan stratégique en plusieurs volets. Le premier volet fait référence à la production de REL, le deuxième concerne l’intégration de ces ressources dans le système éducatif existant. Enfin, le dernier volet concerne la diffusion, de manière à ce que ces ressources soient largement accessibles aux bénéficiaires, enseignant·es et élèves compris, en particulier pour les niveaux primaire et secondaire.
Ce document stratégique est prometteur pour la suite et synonyme d’une transformation éducative, offrant une éducation de qualité et équitable. Le mot de la fin pour Ayaba Edwige Akouété, secrétaire générale de la Commission Nationale togolaise pour l’UNESCO :
“Les ressources éducatives libres, tout en permettant de répondre aux besoins de chaque apprenant, favorisent efficacement l’égalité des genres.“
Ayaba Edwige Akouété
Nous avons hâte de connaître la suite de cette nouvelle histoire de REL au Togo et des premières retombées.
Plus d’enseignant·es connaissent et utilisent les REL

C’est ce que montrent les résultats de cette récente étude menée aux États-Unis, par Julia et Jeff Seaman, sur 2 483 enseignant·es et 641 administrateurs dans les 50 états américains (étude complète accessible ici).
Elle révèle notamment une augmentation sensible de l’utilisation des REL par les professeur·es (environ 29 % d’entre elles/eux les utilisent en classe) ainsi qu’une forte connaissance des REL (72% des enseignant·es).
L’augmentation de l’utilisation des REL est due à deux raisons principales : la prise de conscience que ces contenus offrent du matériel de cours plus abordable, et le fait que les enseignant·es deviennent de plus en plus à l’aise avec la recherche et l’utilisation de ressources en ligne.
Par ailleurs, même si les manuels imprimés ont encore la préférence de nombre d’enseignant·es, ils/elles reconnaissent la grande flexibilité qu’offrent les formats numériques aux étudiant·es.
La notion “d’accès inclusif“, qui se réfère aux éditeurs proposant des abonnements permettant à chaque étudiant·e d’un cours d’accéder à une version numérique d’un manuel, est encore peu connue, mais son utilisation reste stable.
Julia et Jeff Seaman s’attendent à une croissance continue de l’utilisation des REL et des outils numériques, mais notent que de nombreuses start-ups de l’éducation numérique n’ont pas encore percé dans le domaine de l’enseignement supérieur.
Des bourses pour encourager à l’utilisation des REL
L’Université d’Oklahoma lance ses “2023-24 Incentive Awards Available for Faculty Teaching with OER“. Au total, ce sont 190 000 $ de prix donnés sous forme de bourses pour les enseignant·es :
- 500 $ pour un cours dont le support est une REL ;
- 1500 $ pour un cours dont le support est formé de deux (ou plus) REL combinées et assemblées en un manuel ;
- 3000 $ pour une nouvelle REL utilisée comme support.
Et il reste encore plusieurs catégories !
Pour mieux comprendre ce dispositif, nous avons contacté l’Université et appris que ces bourses sont financées par l’Université sur fonds propres et qu’elles peuvent aussi constituer une prime pour les enseignant·es concerné·es.
Ce qu’il faut noter est que la somme totale démontre l’importance de l’enjeu et le fait qu’utiliser une REL (plutôt qu’un livre classique) est déjà une réussite.
En lien avec cette initiative, nous pouvons également citer le Programme d’intégration des REL mis en place au sein du eCampusOntario. Pour en savoir plus, cf. https://openlibrary.ecampusontario.ca/fr/integrating-oer-program/.

Quand l’open source se retrouve entre de mauvaises mains…
Deux articles qui font réfléchir (cf. The New York Times et lebigdata.fr) sur les technologies de reconnaissance faciale, l’éthique et les enjeux de confidentialité.
En effet, il y a une quinzaine d’années, Google et Facebook travaillaient sur des technologies de reconnaissance faciale inédites. Néanmoins, ces dernières ayant été jugées trop dangereuses, les développements ont été arrêtés. Des start-ups ont même été rachetées afin d’éviter que ce type de technologies ne soient commercialisées.
Mais, plus récemment, des entreprises comme ClearView et PimEyes ont travaillé sur le même type de technologies et les ont commercialisées. Cela a été rendu possible, entre autres, grâce à l’utilisation d’outils open source. La mise à disposition de ces derniers était pourtant motivée par des intentions louables…
“We do not support the use of this project in applications that violate privacy and security. We are using this to help cognitively impaired users sense and understand the world around them.”
OpenFace cf. https://cmusatyalab.github.io/openface/
Selon les informations communiquées sur le site de l’entreprise, ClearView serait réservé : aux forces de l’ordre pour perturber et résoudre la criminalité (ce qui interroge par ailleurs sur les systèmes de vidéosurveillance algorithmique : cf. par exemple le cas de Marseille) ; aux institutions financières, aux entreprises de transport et à d’autres entreprises commerciales pour vérifier les identités, prévenir la fraude financière et le vol d’identité.
En ce qui concerne PimEyes, l’outil est accessible à tout le monde…
Au sein de la Chaire, bien que nous soyons de fervent·es partisan·es de l’ouverture et du libre accès des ressources et outils, nous pensons qu’il est également important de sensibiliser à ces enjeux et réalités on ne peut plus actuels…
À noter que ces types de dérives n’existent pas à cause de l’open source, mais en raison des intentions contestables des personnes qui s’en servent.
Enfin, si l’idée vous venait de vouloir tester PimEyes, nous ne saurions trop vous conseiller d’y réfléchir à deux fois avant de communiquer votre photo…
Liberté d’expression, indépendance
Les approches et opinions exprimées sur ce site n’engagent que la Chaire RELIA et ne reflètent pas nécessairement celles de Nantes Université et de l’UNESCO.
Licence
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IA et institutions publiques : enjeux, controverses et perspectives
Un beau colloque d’automne aura lieu la semaine prochaine à Albi, avec un titre porteur : “Intelligence artificielle et institutions publiques : enjeux, controverses et perspectives“. Ce colloque est organisé par l’Institut National Universitaire (INU) Champollion, à Albi.
Le programme est prometteur. Les débats sont ouverts. Pour plus d’informations et pour s’inscrire, RDV ici.
Le colloque s’organise autour de quatre axes :
- Axe 1 : IA et États (institutions, libertés fondamentales, système politique, gouvernance, politiques publiques, régulation, réglementation, etc.)
- Axe 2 : IA et Territoires (collectivités locales, villes et territoires connectés (smart cities), services aux citoyens, données, environnement, rôle des acteurs privés, etc.)
- Axe 3 : IA et Transformation de l’Action publique (éducation, justice, santé, emploi, sécurité et défense, etc.)
- Axe 4 : IA et Citoyens (citoyenneté, acceptation sociale, éthique, contribution, etc.)
Le comité d’organisation m’a demandé d’intervenir, sur le thème et la question suivants : “Les intelligences artificielles génératives : une remise en question(s) du système éducatif global ?”.
Il va falloir être à la hauteur de ce titre, mais les actualités de ce mois de septembre ont permis de voir la réflexion beaucoup avancer.
Ainsi, si en juin le sujet était encore celui de la formation des enseignant·es, des compétences nécessaires à ceux-ci et celles-ci, la rentrée a mis sur la table la question bien plus complexe de la formation des élèves. Il sera intéressant d’aborder, avec nos collègues des Sciences Humaines, ces questions.
Liberté d’expression, indépendance
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REL : pour quoi faire et apprendre à en créer … 2 ateliers à venir !
En lien avec la stratégie Éducation Ouverte de Nantes Université et dans la continuité des ateliers que nous organisons régulièrement, nous proposerons deux nouvelles sessions au mois d’octobre, qui seront ouvertes à toutes et tous.
Si cela vous intéresse, vous pouvez participer à l’un ou l’autre des ateliers, ou aux deux.
Pour chacun, l’inscription est gratuite, mais nécessaire pour des raisons d’organisation.
Plus d’informations ci-dessous.
Ressources Éducatives Libres, pour quoi faire ?
Le premier atelier aura lieu le mardi 03 octobre, de 12h30 à 13h30 à la Halle 6 Ouest, sur l’Île de Nantes (salle 105). Il s’agira d’un atelier débranché (c’est-à-dire ne nécessitant pas l’utilisation d’ordinateurs) lors duquel nous inviterons les participant·es à s’interroger sur les raisons de créer, partager et promouvoir les Ressources Éducatives Libres.
Pas de prérequis nécessaire.
Inscription : https://evento.renater.fr/survey/atelier-rel-pour-quoi-faire-l8ogqami
Je crée ma Ressource Éducative Libre
La semaine suivante, le mardi 10 octobre, nous vous invitons à participer à un atelier de création de REL de 17h30 à 19h à la Halle 6 Ouest, sur l’Île de Nantes (salle 105).
Pour cette session, vous aurez besoin de venir avec un ordinateur.
Durant cet atelier, vous apprendrez quelques notions et découvrirez des outils pour vous permettre de créer une ressource libre avec des éléments existants, et d’y associer une licence adéquate.
Pas de prérequis nécessaire.
Inscription : https://evento.renater.fr/survey/atelier-je-cree-ma-rel-wd5pdpby
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Nantes Digital Week 2023 : Développons une IA inclusive!
À moins de deux semaines de la journée IA & les femmes, nous vous proposons de mettre en lumière un temps fort du programme.
Jeudi 21 septembre à 14h à l’école du Design Nantes Atlantique
“Genre, Conception et Technologie : Le pouvoir de la diversité pour un développement de l’IA inclusif”
Keynote par Frédérique Krupa.
Genre, Conception et Technologie : Le pouvoir de la diversité pour un développement de l’IA inclusif
Quels sont les problèmes et les défis liés à la création d’une technologie équitable et responsable qui profite à tous ? Dans cette conférence stimulante, nous explorerons comment l’IA biaisée affecte négativement les femmes et les minorités, comment les équipes diversifiées contribuent à une intelligence artificielle plus inclusive, pourquoi nous devons encourager les femmes et les minorités à entrer dans les domaines technologiques, et pourquoi favoriser la diversité des genres n’est qu’un aspect de l’objectif plus vaste d’une IA responsable.

Dr. Frédérique Krupa est la directrice du Laboratoire de Design Numérique à l’école de design Nantes Atlantique et une conceptrice et chercheuse en UX. En parallèle à sa carrière de conceptrice chez Virtools, Dassault Systèmes et Simple Is Beautiful, elle a été professeure à Parsons School of Design, RISD, University of the Arts, ENSAD et Paris College of Art, où elle a fondé et dirigé les Masters of Arts (MA) et les Masters of Fine Arts (MFA) en Nouveaux Médias Transdisciplinaires.
Elle a obtenu son doctorat en Design à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne avec sa thèse intitulée “Jeux de filles : genre, design et technologie au service du recrutement des femmes dans les TIC ?”, suivi d’un postdoc en pédagogie TIC pair-à-pair à l’école d’informatique expérimentale 42, spécialisée dans les algorithmes d’apprentissage automatique et l’éthique de l’IA.
Ses recherches actuelles se concentrent sur l’établissement de méthodes de conception UX pour l’apprentissage automatique, une approche holistique, interdisciplinaire et systémique pour créer des données d’apprentissage automatique, des algorithmes et des modèles prédictifs justes, responsables et explicables.
Dr. Krupa est co-fondatrice de la Plateforme d’Innovation Interdisciplinaire (P2I) sur l’IA et l’Acceptabilité avec ses collègues de Nantes Université et co-dirige deux thèses de doctorat sur l’IA dans des contextes professionnels.
Inscription
Pour venir à la Keynote de Frédérique Krupa mais aussi aux tables rondes…
C’est simple, gratuit, rapide mais surtout obligatoire pour avoir accès à l’événement :
https://evento.renater.fr/survey/journee-autour-de-la-thematique-de-l-ia-de-la-femme-7ap1ln3x
Contact
Pour plus d’informations et pour toute collaboration : melanie.paulyharquevaux@univ-nantes.fr
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Peut-on corrompre un document PDF pour tromper et manipuler une IA ?
L’objectif de cette expérience, en lien avec ChatPDF et Copula, était de savoir s’il était possible de manipuler un document PDF afin d’induire en erreur une IA quant à son contenu. En utilisant du texte masqué et en manipulant les métadonnées, nous avons pu démontrer qu’il était parfaitement possible de faire dire n’importe quoi à un document interrogé par une IA générative de texte.

Il existe de nombreuses applications ou sites web vous permettant d’explorer et de “discuter” avec un document PDF. C’est très pratique et plutôt efficace, d’autant que cela vous permet de rester plus proche du contenu du texte, et de limiter les hallucinations de l’IA lorsque vous échangez avec elle. On peut citer notamment :
Mais que se passe-t-il lorsqu’on modifie les données du document avant de lui soumettre ? Est-il possible de changer le contenu du document sans que la personne qui le consulte ne s’en rende compte ? Pour y parvenir, j’ai simplement ajouté du texte caché dans le document, qui se retrouve analysé par l’IA en tant que contenu original du texte. Ces éléments peuvent être introduits avec différentes méthodes plus ou moins discrètes que je ne décrirai pas ici. Ces informations ajoutées deviennent des parties intégrantes du texte et sont donc interprétées comme telles.

Vous trouverez ci-dessous un exemple d’exposé emprunté à Wikipédia sur l’exploration de la Lune. Rien n’est visible à l’œil nu ou suite à une exploration peu approfondie du document. Mais si je l’interroge avec l’aide d’une IA, je risque d’avoir quelques surprises…


Il est ainsi possible d’introduire dans le texte des éléments qui seront présentés comme des parties originales du document. Il est également possible de modifier les auteurs, les dates ou les sources sans que ces fausses informations n’apparaissent de manière visible pour l’utilisateur.

Alors est-ce une défaillance de l’IA ? Pas vraiment. Il s’agit d’un problème documentaire plus que technologique. L’IA analyse le document qu’on lui donne, et préserve la pensée de l’auteur. Pensée qui nous est malheureusement ici cachée, car le document a été manipulé. Mais pour l’IA il ne s’agit pas de faits, simplement d’un contenu présent dans le document. Si on creuse un peu, elle détectera l’ironie ou la manipulation. Elle remettra également en cause les informations allant à l’encontre du consensus scientifique.

Ce type de manipulation est parfaitement reproductible sur un site web et probablement dans une image, si on y introduit des informations cachées. Par conséquent, tout comme nous devons être vigilant·es avec les contenus que nous consultons, nous devons l’être avec ceux que nous partageons avec les IA.
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en attendant un flux RSS des articles de la fabrique des REL au Québec
et quelques ressources
- Une page sur les conditions de Réutilisations