Suite des articles "Initiatives en transition"

Initiatives autour de la transition

Le dispositif Riposte Créative Pédagogique a été créé pour répondre à un besoin d'agir en coopération ouverte entre acteurs de l'enseignement supérieur face à la crise du COVID. La création du groupe “Hybridation des formations en coopération ouverte” marque une étape importante de transformation de ce dispositif et démontre l'amplification de la coopération ouverte rendue possible par le numérique. Le mode de fonctionnement agile a rendu possible un travail collectif important pour mieux partager des éléments de réponse aux enjeux identifiés.

1. Introduction
Lors du premier confinement, en mars 2020, des espaces ouverts de coopération ont été créés “pour apprendre ensemble de la crise, favoriser les solidarités, mutualiser les initiatives et préparer l'après” dans une logique de communs. Le premier espace Riposte Créative Territoriale a été initié par le CNFPT et a rapidement donné lieu à des initiatives similaires, dont le tiers lieu Riposte Créative Pédagogique qui a recensé et partagé initiatives et ressources ouvertes dans l'enseignement supérieur durant le confinement. Des collectes de récits et des idées pour l'”après la crise” recueillis à partir d'un questionnaire issu des travaux de Bruno Latour (Latour, 2020) ont complété ce dispositif. À l'instar du magazine contributif Innovation Pédagogique, il s'inscrit dans une dynamique de valorisation et de partage des savoirs, de manière transverse aux institutions et aux collectifs professionnels.
L'expérience du premier confinement et la perspective de la crise à long terme ont fait émergé plusieurs constats : (i) la nécessité d'aller au-delà du simple recensement des initiatives, (ii) le besoin d'initier un travail collectif pour mieux aborder les questions d'hybridation en partageant les réflexions (iii) l'intérêt de diffuser les bonnes pratiques autour du partage des ressources ouvertes, (iv) le besoin d'engager un développement professionnel collaboratif. En partant du principe que l'entraide est la modalité la plus efficace pour agir en situation de crise, un groupe ouvert à tous les acteurs de l'enseignement supérieur a été créé en juin 2020 (Gilliot, 2020). Rapidement, il a dépassé la centaine de membres issus de l'ensemble de la francophonie, en regroupant tous les profils de l'enseignement supérieur (enseignants de toutes disciplines, formateurs, chercheurs, ingénieurs et conseillers pédagogiques, documentalistes, informaticiens, cadres ...). La création du groupe “Hybridation des formations en coopération ouverte” marque la transformation du dispositif Riposte Créative Pédagogique et démontre l'amplification de la coopération ouverte rendue possible par le numérique.
Dans la suite de cette contribution, nous explicitons le besoin d'une riposte à la crise dans l'enseignement supérieur pour introduire la coopération ouverte comme mode efficient pour répondre à ce besoin. Nous présentons en quoi le numérique facilite ce mode et en quoi le travail en archipel permet de renforcer cette dynamique de coopération. Nous nous intéressons ensuite au groupe "Hybridation des formations en coopération ouverte” en tant que dispositif exemplaire.

2. Agir en temps de crise : la coopération ouverte
2.1. Après le premier déconfinement : la nécessité d'une riposte
La crise sanitaire et le premier confinement ont soudainement bouleversé les conditions d'enseignement, confrontant les établissements à la nécessité d'organiser dans l'urgence des dispositifs de formation hybride à distance. Un bouleversement des pratiques qui a mis les institutions en état de choc, concentrées sur les évolutions à marche forcée vers l'hybridation. Même si beaucoup d'établissements avaient engagé un développement de plateformes numériques avec des formes d'hybridation, peu avaient engagé une hybridation de masse (souvent réservé à un certain public, avec des enseignants technophiles ou sur un temps défini : maladie, empêchement…). En l'espace de quelques jours, il a fallu développer la massification de la formation à distance pour tous les étudiants et tous les enseignants. Après un premier temps de "débordement", de nombreux personnels, enseignants ou non, ont souhaité se rassembler pour partager des ressources et mutualiser des dispositifs. Cette collaboration reflète déjà un premier niveau de (ré)action rapide en temps de crise.
Le besoin est apparu d'avoir un lieu d'échanges inter-établissement et même plus largement en dehors des visions “établissement”. Riposte Creative Pédagogique y a participé à côté de la multiplication des articles autour de l'hybridation et de la riposte pédagogique (le magazine Innovation pédagogique a relayé plus de 200 articles sur le sujet en un an dans le seul noyau des sites aux contenus réutilisables). La diversité des acteurs de la Riposte en fait un commun riche, qui permet de dépasser la rivalité et le cloisonnement entre établissements. C'est un début de communauté de pratique, (Wenger, 1998) ouverte qui offre un environnement sans pression professionnelle (pas d'enjeux entre les acteurs, pas de stratégie concurrentielle d'établissement) qui favorise l'échange de pratiques entre métiers complémentaires et la réutilisation de ressources.

2.2. Un mode d'action efficient : la coopération ouverte
La coopération ouverte (Sanojca et Briand, 2018 ; Briand, 2019) outillée par le numérique permet de réagir rapidement là où des structures en fonctionnement plus vertical restent concentrées sur leur fonctionnement interne avec une acceptabilité qui découle de la situation de crise vécue. L'expérience de Riposte Creative Territoriale initiée avec la direction innovation du CNFPT a montré l'intérêt d'un partage ouvert pour les collectivités confrontées à une situation de crise. Des pratiques innovantes comme l'écriture ouverte à tous (sur un wiki sans modération à priori), dans une transparence du fonctionnement du collectif (toutes les réunions font l'objet d'une prise de notes collaborative sur un pad retranscrit ensuite en page du wiki) et en partage des contenus (interviews, base de données d'initiatives et de ressources) par une licence Creative Commons ont été adoptées par cette communauté de l'innovation territoriale. Ce changement de posture qui aurait demandé des années dans une situation ordinaire a été adopté en quelques semaines dans cette situation de crise. Et dans le cas du CNFPT il a fait émerger une pratique de formation en cercles apprenants innovante par rapport aux modes de fonctionnement ordinaires très structurés et descendants de cet organisme qui forme un million d'agents des collectivités chaque année.
Riposte Créative Pédagogique a permis quant à lui d'expérimenter une coopération ouverte en agrégeant des initiatives individuelles, en favorisant des échanges. Créé par quelques personnes bénévoles en marge du temps de travail professionnel, Riposte Créative Pédagogique a un impact et une portée modeste. Toutefois le succès de la quinzaine de webinaires organisés sans autre moyen que le site et la diffusion sur les réseaux sociaux rend compte de l'émergence de pratiques rendues possibles par la coopération ouverte en attention aux propositions des uns et des autres. Cette ouverture du champ des possibles se retrouve un an plus tard dans l'émergence de cercles apprenants et de nouveaux champs de coopération comme les Ressources Éducatives Libres ou la prise en compte de la Transition écologique dans l'enseignement supérieur francophone.

2.3. Le numérique comme facilitateur de la coopération
La démarche des Riposte Créative est construite autour d'un outil libre (yeswiki) facile à mettre en œuvre et à utiliser. Les différents projets en ”Riposte” ont tous démarré par une séquence interactive, où en l'espace de deux heures le site est mis en place, les premières bases de données sont installées. Modifier en direct la barre du menu, ajouter une rubrique, éditer la page d'accueil d'un simple double clic sont de petites expériences irréversibles de coopération qui marquent le groupe. L'outil est ainsi au service du groupe qui peut l'adapter, produire immédiatement des contenus, les cartographier sans être dépendant d'un plan de financement ou d'un temps de développement logiciel. Riposte créative pédagogique s'inscrit ainsi dans la notion d'outil convivial d'Ivan Illich (1973), un outil qui augmente l'efficience du groupe sans impacter l'autonomie individuelle, sans générer ni maître ni esclave et augmente le pouvoir d'agir.
Les Riposte nécessitent néanmoins une animation, comme tout projet coopératif. Elles reposent sur une animation qui est ici duale. A côté de la fonction d'animateur, qui va caler les règles, définir les objectifs, aider le groupe à avancer, à être productif, à grandir en maturité s'ajoute une animation techno-pédagogique autour de l'appropriation de l'outil (Merlet et al., 2021)

2.4. Le travail en archipel pour relier les initiatives
Le fonctionnement en archipel est une autre originalité des projets Riposte Creative. Dans l'esprit de l'idée développée par Édouard Glissant, poète et philosophe proche d'Aimé Césaire, et popularisée en France par l'Archipel “Osons les jours heureux" (Les Jours Heureux, 2017). Les Ripostes Créatives favorisent une interconnexion des initiatives (les identités relations qui relient les identités racines des îlots). Ainsi les différents sites Ripostes sont mentionnés dans le bas de page d'accueil de chacun. Facilité par l'usage d'une base logicielle commune (yeswiki), la structure de la base de données de l'un peut être aspirée par l'autre et rendue opérationnelle en quelques minutes.
Cette idée d'archipel des Ripostes a été développée dans Riposte Creative Territoriale par Patrick Viveret, elle est aussi reprise dans des dynamiques comme celle du collectif des “Chatons” (Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires) initié par Framasoft, le réseau des formations à la coopération Animacoop, le réseau émergeant des lowtech ou l'espace collaboratif à la mode des Ripostes Créative “Agora des archipels”. Les références citées sont relatées dans des articles descriptifs (Marseault & Briand 2021, Framasoft, 2019), état des lieux actuels de cette réflexion émergente.
Dans cette logique de relations entre îlots de l'archipel des Riposte, le webinaire inaugural de Riposte Créative Pédagogique a accueilli Animacoop pour s'imprégner des valeurs de la coopération ouverte et l'idée de cercle apprenant développée au CNFPT en 2021 est reprise au sein du groupe hybridation en coopération ouverte.

3. Une initiative au sein de l'enseignement supérieur
Après avoir décrit les dimensions principales de l'archipel des ripostes déployé en réponse à la crise, nous nous intéressons plus spécifiquement à l'initiative mise en place pour l'enseignement supérieur, à savoir Riposte Créative Pédagogique, et plus spécifiquement à sa deuxième phase, qui correspond au développement d'un groupe plus large que le noyau initial autour de l'hybridation des formations en coopération ouverte.

3.1. Une organisation informelle co-construite
Le groupe dit “hybridation des formations en coopération ouverte” a donc été initié après le premier confinement, à un moment où nombre de professionnels de l'enseignement supérieur étaient en recherche d'espace de partage et d'échanges ouverts, où dans le même temps l'anticipation pour gérer le prolongement de la crise sanitaire semblait absente des discours officiels. La naissance du groupe, suite à une proposition ouverte (Gilliot, 2020), s'est opérée au travers de deux réunions en ligne réunissant une vingtaine de personnes chacune, qui ont permis de poser les bases du groupe et de s'accorder sur les enjeux de celui-ci.
Le cadre de création proposé est celui de la coopération ouverte, autour des questions de l'hybridation des formations, central pour permettre la résilience de l'enseignement supérieur, et des ressources ouvertes comme moyen d'efficience. L'organisation se veut agile, et vise à permettre de travailler collectivement autour de ces questions. Cette agilité est rendue possible par un a priori de confiance (l'écriture est ouverte à tous) et un fonctionnement par consentement (une initiative est valide dès lors que quelqu'un la porte et que personne n'a d'objection de fond). Une telle organisation s'avère difficile à mettre en place dans le cadre d'un appel à projet ou dans un cadre institutionnel classique, où les attendus sont plus formalisés, et la participation de chacun prédéfinie, et cadrée par son métier.
Le groupe se veut ainsi un lieu d'échanges, de réflexion, mais aussi de montée en compétence collective sur les sujets de l'hybridation en formation, en intégrant les questions de collaboration et de partage de ressources. Il s'apparente ainsi à un environnement capacitant (Fernagu-Oudet, 2018), qui, couplé avec les capabilités mises en place par l'environnement numérique, va permettre aux participants de se saisir des opportunités offertes pour devenir acteurs et ainsi leur permettre de développer leur pouvoir d'agir (Vallerie, B. & Le Bossé, Y. 2006). La mise en place d'actions se fait sur une base d'engagement libre et se focalise sur des premiers webinaires, qui visent à accueillir une expertise, mais surtout à susciter le débat. Une réunion hebdomadaire, à laquelle chacun peut se joindre, permet la prise de contact et de faire avancer l'organisation des actions. Elle permet aussi une libération de la parole et l'échange d'informations, phase qui s'avère importante en temps de crise. Une liste de diffusion permet d'informer les adhérents. Le site innovation pédagogique, permet de diffuser les annonces au-delà du groupe. Le cadre informel facilite également l'articulation avec d'autres initiatives ouvertes, sur des sujets d'intérêt communs. Le choix de partager des webinaires ouverts est ainsi possible, renforçant de facto l'impact de chaque initiative. Au total, le groupe initial s'est enrichi pour accueillir 187 personnes inscrites sur la liste de diffusion.

3.2. Les webinaires témoins d'une demande implicite
De manière à répondre au mieux à la demande d'échanges et de partages de la communauté, des webinaires thématiques ont été rapidement co-organisés. Lors des réunions hebdomadaires des sujets sont proposés. Ils sont affichés sur le wiki du groupe hybridation en coopération ouverte et relayés sur la liste de diffusion avec le ou les nom(s) des personnes à contacter pour participer à la mise en place du webinaire. Une fois le déroulé défini, un formulaire d'inscription est mis en place afin de pouvoir suivre le nombre d'inscrits. Le lien de connexion ainsi que lien vers un outil de prise de notes collaboratives sont envoyés aux participants. Par la suite, les notes et l'enregistrement des webinaires sont déposés sur le wiki.
Cette organisation très agile a permis d'organiser de manière coopérative 18 webinaires entre octobre 2020 et juin 2021. Ces webinaires regroupent généralement entre 50 et 100 participants. Les premiers webinaires visaient à accueillir une expertise, mais surtout à susciter le débat autour de thématiques pédagogiques d'actualité (par exemple : “Motivation et engagement des étudiants : enjeux en contexte de formation hybride” animé par Denis Bédard). Par la suite, les webinaires se sont aussi orientés vers le partage de pratiques et les retours d'expérience (TP hybrides et à distance, jeux sérieux, le tutorat, …).
Ces webinaires et les échanges ont permis un développement professionnel des acteurs de la communauté ainsi qu'une diffusion de bonnes pratiques.

3.3 Ouverture des possibles
Le contexte mis en place, avec son degré informel et l'utilisation d'outils conviviaux permet également de tester facilement des idées. Certaines ne trouvent pas le succès escompté, et peuvent rapidement être abandonnées. Par exemple, un questionnaire a été mis en place au moment des re-confinements, mais n'a été rempli que par moins d'une centaine de participants malgré une diffusion large. D'autres peuvent par contre se prolonger au-delà du périmètre initial. Le webinaire sur les jeux documentaires a ainsi été prolongé par un second webinaire portant sur le test en réel d'un jeu et sur son mode de construction. Le questionnement sur la mise en place de TP hybrides a fait l'objet d'un webinaire, repris par d'autres, mais aussi d'une collecte de ressources. Le webinaire sur “Enseignant, conseiller pédagogique, collaboration ou coopération ?” a donné lieu à la création d'un cercle apprenant.
D'une simple base de ressources d'initiatives et de retours d'expériences, puis d'une collection de webinaires, le projet Riposte évolue maintenant vers un apprentissage entre pairs autour de cercles apprenants.

3.4. Une expérimentation ouverte : les cercles apprenants
Afin de prolonger les échanges provoqués par les webinaires, l'idée de cercle apprenant a été proposée afin de favoriser une plus grande coopération entre pairs. Ces temps de co-formation s'inscrivent dans la lignée des cercles d'apprentissage (Alix, 2021) mis en place par Riposte Créative territoriale (CNFPT). Le premier cercle apprenant mis en place dans le cadre du groupe hybridation en coopération ouverte concerne la thématique de la coopération/collaboration entre enseignant et conseiller pédagogique. En effet, lors du webinaire consacré à ce sujet les thèmes de l'accompagnement des équipes et de l'autonomie des acteurs par rapport à leur institution n'avaient pas été abordés. Il a donc été proposé de les discuter de manière plus coopérative dans un cercle apprenant. Pour chaque rencontre un animateur ou une animatrice se propose avec un déroulé s'appuyant sur une prise de notes collaborative sur un pad.

3.5. Impact au-delà du groupe
Le fonctionnement du groupe décrit dans cette contribution a donné à voir de nouvelles pratiques ouvertes, qui ont été reprises dans d'autres contextes. L'annonce des différents webinaires a été relayée par certaines institutions. Certains établissements (citons l'IFPEK, IMT Atlantique, ENTPE) ont ainsi pris l'habitude d'ouvrir les enregistrements de leurs webinaires, voire dans certains cas la possibilité de participer au-delà de leur établissement.
Dans cette démarche d'ouverture, les activités de la communauté du groupe hybridation ont pu aider des établissements, comme l'IFPEK, dans leur stratégie d'accompagnement du développement professionnel des enseignants/formateurs. Les ressources et initiatives produites ont pu servir d'exemple ou d'illustration à une transformation pédagogique pendant cette période de crise sanitaire. Une transformation pédagogique embryonnaire et souhaitée par la communauté des enseignants/formateurs de l'établissement, mais que le manque d'exemple ou de temps avaient pu freiner. La crise doublée d'un accès facilité aux ressources et aux activités des ripostes ont permis aux formateurs de s'autoriser à lancer cette transformation (“ils l'ont fait, on peut le faire”), tout en restant dans une philosophie de réutilisation et d'ouverture, pour alimenter à leurs tours par leurs initiatives la communauté.

4. Conclusion : un environnement capacitant en évolution
Ainsi que nous l'avons décrit, ce dispositif de coopération ouverte, au-delà d'un périmètre (pré)défini d'établissements, basé sur une organisation agile et des outils conviviaux a rencontré un accueil favorable auprès d'une communauté de près de 200 personnes. Un noyau assez large s'est saisi de ce dispositif en tant qu'environnement capacitant bienveillant, la variété des propositions permettant à différentes personnes de s'impliquer et de trouver leur place. Construit hors hiérarchie, cet espace permet de donner des capacités d'actions qui ont pu être réinvesties dans les institutions. Cette absence de cadrage a également permis de faire émerger des actions selon les intérêts de chacun, qui ont pu être validées, ou non, de manière agile. Cette communauté de pratique a ainsi permis d'aborder de nombreux sujets de manière originale et interprofessionnelle.
Notons que les participants français ont été étonnés de découvrir qu'il existait au Québec des initiatives encourageant la coopération ouverte (les rencontres avec le GRIIP (2020) et la fabrique des REL (2020) ont été riches d'échanges sur le sujet). Il serait intéressant de voir si de telles initiatives pourraient être soutenues de manière encore plus large, au-delà de quelques établissements.
Le fait de pouvoir s'inscrire dans un mouvement plus large au travers des Ripostes et de la logique d'archipels a clairement facilité la création d'un tel groupe. La situation de crise a été un facteur important. La maturité collective a semble-t-il augmenté. Ainsi, la tentative de créer une communauté de contributeurs autour du site Innovation Pédagogique depuis 2014 n'avait pas rencontré un grand succès. Aujourd'hui, avec une approche plus variée, une communauté ouverte se fédère effectivement autour d'un projet plus ciblé, avec des participants prêts à s'investir.
De nouvelles idées d'actions, de sujets continuent à être proposées. À l'heure d'écrire ces lignes, nous notons par exemple que l'annonce d'un groupe similaire sur la transition écologique qui intéresse tous les acteurs fait la proposition d'un espace de coopération ouverte sur ce sujet.

Jean-Marie Gilliot
IMT Atlantique – Lab-STICC (UMR CNRS 6285), Brest, France, jm.gilliot@imt-atlantique.fr
Yann Le Faou
IFPEK – CREAD EA3875 – Université de Rennes, Rennes, France, y.lefaou@ifpek.org
Éric Tanguy
Université de Nantes, Faculté des Sciences et des Techniques, Nantes, France, eric.tanguy@univ-nantes.fr
Michel Briand
IMT Atlantique, Brest, France, Michel.Briand@imt-atlantique.fr

4. Remerciements
Les auteurs de cet article remercient l'ensemble des participants au groupe et aux webinaires.

Références bibliographiques
Alix B. (2021, 10 février) Les cercles d'apprentissage, d'étude ou de pratique Riposte Créative Territoriale https://ripostecreativeterritoriale.xyz/?CercleApprentissage
Briand, M. (2019, 4 juillet) La coopération, un changement de posture : vers une société de la coopération ouverte, diapos commentées de la conférence QPES 2019. Innovation pédagogique https://www.innovation-pedagogique.fr/article5331.html
Fabrique, R. E. L. (2020). Ressources éducatives libres (REL).
Fernagu-Oudet, S. (2018). Apprenance et environnement capacitant. Penser la formation aujourd'hui : un nouveau paradigme, 25.
Framasoft (2019, 10 décembre) Archipélisation : comment Framasoft conçoit les relations qu'elle tisse. https://framablog.org/2019/12/10/archipelisation-comment-framasoft-concoit-les-relations-quelle-tisse/
Gilliot, J.M. (2020, 10 juin) Présence hybride ou la rentrée sous le signe de l'hybridation – préparons là ensemble ! repris sur Innovation Pédagogique https://www.innovation-pedagogique.fr/article7288.html
GRIIP (2020) Groupe d'intervention et d'innovation pédagogique https://pedagogie.uquebec.ca/
Illich, I. (1973). Tools for conviviality.
Latour, B. (2020). Imaginer les gestes barrières contre le retour à la production d'avant-crise (Vol. 30, No. 03, p. 2020). AOC. http://www.bruno-latour.fr/sites/default/files/downloads/P-202-AOC-03-20.pdf
Les Jours Heureux (2017). Archipel « Osons les jours heureux » https://les-jours-heureux.fr/archipel-osons-les-jours-heureux/
Marseault L., & Briand M. (2021, 12 mars) Partage sincère, "tragédie du LSD", fonctionnement en archipel : dialogue autour de la coopération ouverte avec Laurent Marseault. Coopérations, http://www.cooperations.infini.fr/spip.php?article11428
Merlet, F., Marseault L., & Briand M. (2021, 4 avril) Le rôle du techno-pédagogue dans un « Riposte créative », espace en coopération ouverte. Coopérations, http://www.cooperations.infini.fr/spip.php?article1143
Sanojca E., & Briand M. (2018, 15 mai) La coopération ouverte, un concept en émergence. Innovation pédagogique https://www.innovation-pedagogique.fr/article3428.html
Vallerie, B., & Le Bossé, Y. (2006). Le développement du pouvoir d'agir (empowerment) des personnes et des collectivités : de son expérimentation à son enseignement. Les Sciences de l'éducation-Pour l'Ère nouvelle, 39(3), 87-100.
Wenger, E. (1998). Communities of Practice : Learning, Meaning, and Identity. Cambridge : Cambrige University Press .


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Du 31 mai au 4 juin 2023 à Poitiers, les Rencontres Internationales de la Classe Dehors ont pour intention de dresser un état des lieux des approches de la classe dehors, avec la coopération de nombreux acteurs associés au monde de l'enseignement.

Au sein de ces Rencontres, le Colloque international sur la Classe Dehors sera un espace privilégié de débats, de rencontres, de partage pour les chercheuses et chercheurs et l'ensemble des publics concernés. Il permettra de confronter divers contextes de classe dehors, en France et dans d'autres pays, reflétant différentes visions des politiques éducatives et leur inscription dans le champ social, sanitaire et environnemental.

Que ce soit dans les jardins d'Aristote, par l'étude des milieux, en classe promenade, en classe de mer, avec les clubs connaître et protéger la nature, en pédagogie sociale ou sur les terrains d'aventures dans l'éducation populaire, la classe dehors est une réalité protéiforme qui s'inscrit dans la longue histoire des méthodes d'apprentissages formels et informels.

Davantage reconnue par le ministère de l'Éducation nationale pour ses vertus sociales et pédagogiques depuis la crise de Covid-19, la classe dehors est bien implantée dans plusieurs pays et se développe rapidement dans l'espace francophone sous divers termes. La réflexion s'intègre aussi bien dans les classes primaires et secondaires qu'au sein de formations universitaires tout en intégrant la question de l'enfant dans l'espace public.

Ce colloque a pour vocation d'accueillir et de rassembler des contributions pouvant émaner de disciplines variées, de travaux interdisciplinaires et de récits d'expériences qui éclairent la classe dehors au plus près du terrain, là où des réalités collectives impliquent une pluralité de regards et de sensibilités. Les communications sont organisées selon trois grands axes pour mettre en lumière, analyser les expériences de terrain, en montrant les logiques de coopération, de partage et d'hybridation des savoirs et des pratiques que la classe dehors favorise.

Axe I : Apprendre dehors : état des lieux de la connaissance

Cette première thématique vise à faire connaître les travaux des chercheur∙es et des praticiens.nes qui étudient ou mènent des expériences d'apprentissage dehors et analysent les effets/réactions des enfants et des jeunes aussi bien dans l'éveil d'une conscience écologique que dans l'acquisition des savoirs fondamentaux et le
développement des compétences psychosociales.

Cet axe invite à s'interroger sur les pratiques et les postures des enseignant.e.s et accompagnateur.ice.s, sur l'articulation entre les séances de classe dedans et dehors, entre les disciplines et s'intéresse à l'évolution de la formation des enseignant.e.s et des cadres de l'éducation nationale pour répondre au développement de la pratique de la classe dehors.

Enfin, ces formes de pédagogies et d'apprentissage ne pouvant être considérées comme des solutions miracles adaptées à toutes situations ou contextes d'éducation, cet axe invite à une prise de recul critique sur le concept lui-même mais aussi plus particulièrement sur la capacité à reproduire des inégalités sociales et/ou
des discriminations de cette praxis.

Axe II : Territoire apprenant : forme scolaire, cohabitation avec les milieux et enjeux citoyens

Le territoire, en tant qu'espace vécu, dans ses fonctionnalités, ses temporalités, mais aussi dans le champ du symbolique et de l'imaginaire, devient accessible aux enfants par l'expérience régulière du dehors et la reconnexion avec la nature.

Cet axe invite à une interprétation nouvelle de l'espace et du temps et pose la question de la frontière de l'école dans et hors les murs. La forme scolaire, le bâti scolaire, les politiques des villes et l'aménagement du territoire sont traversés, renouvelés par ces pratiques du dehors, là où la notion de risque est plus que jamais présente. Le « territoire » de l'apprentissage dehors, est appréhendé au regard d'enjeux écologiques et citoyens de plus en plus prégnants. Cette seconde thématique s'intéresse également aux initiatives pédagogiques hors les murs qui permettent de recréer du lien (social, écologique, symbolique) à l'échelle du territoire.

Cet axe s'intéresse enfin aux démarches en cours sur les organisations et territoires apprenants, et lorsque des enfants y sont associés, sur le hors les murs des institutions

Axe III : La classe dehors au prisme des communs

Penser l'École « comme un commun », c'est admettre l'idée que les processus pédagogiques n'émanent pas d'une seule instance, mais que l'apprentissage est le fruit d'une communauté aussi bien que d'apprentissages, intégrant les enseignants∙e∙s, les élèves, les familles, mais aussi des associations, des collectifs, des élu∙e∙s et d'autres acteurs à différentes échelles territoriales. Cette
conception de l'éducation comme processus partagé conduit à renforcer la place des collectifs avec l'idée que les ressources pédagogiques qu'elles produisent/transforment soient aussi pensées comme des « communs », partageables et libres de droits, autour desquelles se fédèrent des communautés
plurielles.

Le cadre théorique et pratique que constituent les communs pédagogiques est donc au coeur de cet axe thématique. Les propositions devront permettre de préciser et de cadrer la notion de commun pédagogique tout en l'articulant avec la classe dehors. Elles pourront également porter sur des hypothèses méthodologiques permettant d'enrichir la notion de communs pédagogiques, afin de faciliter leur appréhension par les acteurs de l'éducation.

Modalités de contribution

Les communications qui peuvent être soumises à cet appel seront retenues en fonction des trois axes d'intervention thématiques cités. Chaque axe thématique s'organisera autour de temps de conférences/tables rondes/dispositifs dédiés et ouverts à tous les publics (académiques ou non— académiques).

Les propositions de communication (titre et résumé de 1500 caractères espaces compris) sont attendues pour le 15 décembre 2022 au plus tard, accompagnées de vos noms, prénoms, affiliations, adresse électronique et de trois à cinq mots clefs.

La langue principale du colloque sera le français, mais les propositions sont acceptées également en anglais ou toute autre langue, si le comité d'organisation est prévenu suffisamment en amont et accepte. De même, les présentations se feront principalement en français ou anglais. D'autres langues pourront être envisagées si cela est demandé. Chaque proposition sera anonymisée et relue en double aveugle par des membres du comité scientifique.

Ce colloque fera l'objet des productions suivantes :

  • La publication des actes du colloque (par défaut, nous proposerons une licence creative commons).
  • Des notes politiques (policy brief) synthétisant les apports majeurs de la classe dehors ainsi que les enjeux et axes de transformation de l'action publique, sous forme de recommandations.
    *Des supports éditoriaux divers sous forme de fascicules, d'infographies et de posters, de contenus audios et vidéos, de dispositifs de médiation ou tout autre objet qui pourra être proposé par les répondant∙e∙s pour favoriser l'accès à la connaissance de toutes et tous.

Nous remercions les auteurs et les autrices de bien vouloir adresser conjointement et directement leurs propositions à : antoine.h@fabpeda.org et michael.r@fabpeda.org.
Calendrier
Date limite de soumission : 15/12/2022
Date de notification aux auteurs : 01/02/2023
Date d'envoi de la version finale : 15/04/2023
Parution des actes : fin 2023


Comité scientifique
Eric Lenoir, Paysagiste (France)
Yann Lheureux, Chorégraphe (France)
Théa Manola, AAU, ENSA Grenoble (France)
Lionel Maurel, CNRS (France)
Mohammed Melyani, CAREF, Université de Picardie (France)
Alexandre Monnin, ESC Clermont Business School (France)
Anne-Louise Nesme, La Méandre(France)
Laura Nicolas, IMAGER, Université Paris-Est Créteil (France)
Philippe Nicolas, Professeur des écoles, Académie de Nancy-Metz (France)
Laurent Ott, Intermèdes Robinson (France)
Thierry Paquot, Institut d'urbanisme de Paris, Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne (France)
Sophie Pène, DICEN-IDF, Université Paris Cité (France)
Irène Pereira, Université Paris-Est-Créteil (France)
Anne Philipson, Inspectrice de l'Éducation nationale, Académie de Toulouse (France)
Gilles Rabin, CNES (France)
Sophie Ricard, La preuve par 7 (France)
Michael Ricchetti, Fabpeda (France)
Caroline Rozenholc, LAVUE, ENSA Paris Val de Seine (France)
Arlette Sancery, Professeure honoraire, Université Paris IV (France)
Cristiana Teodorescu, Universitatea din Craiova (Romania)
Nicolas Tocquer, INSPE de Bretagne (France)
Anne Trespeuch-Berthelot, Histemé, Université de Caen (France)
Erwan Vappreau, Professeur des écoles, Académie de Rennes (France)
Christina Wolf, St. Gallen University of Teacher Education (Suisse)
Chris Younes, École Nationale d'Architecture de Paris (France)
Jean-Michel Zakhartchouk, Les Cahiers Pédagogiques (France)
Theodore Zeldin, Oxford University (UK)
Aurélie Zwang, LIRDEF, Université de Montpellier (France)


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Fresque des possibles (la)

Description de cette initiative Une animation participative et collaborative pour identifier et partager des solutions concrètes pour prendre part à la transition sur son territoire.
La Fresque des Possibles c'est :
  • Un moyen de découvrir les initiatives et les acteurs locaux de la transition.
  • Un temps pour réfléchir collectivement et avec bienveillance aux moyens d'améliorer ses pratiques au quotidien (alimentation, équipement, déplacements…), en identifiant des solutions locales adaptées à ses besoins, à ses moyens et à ses envies.
  • Un espace d'entraide pour se soutenir les uns les autres en partageant conseils et bons plans, et en échangeant autour des difficultés rencontrées pour mettre en place certaines solutions et/ou faire évoluer nos pratiques.

A la recherche de solutions concrètes pour vous nourrir, vous équiper et vous déplacer d'une manière plus écologique, plus soutenable, plus solidaire et moins chère ? Envie de découvrir les initiatives et les acteurs engagés sur votre territoire pour prendre part avec eux aux alternatives locales et aux transitions ? Envie de réfléchir avec d'autres participant.es aux moyens d'améliorer vos pratiques du quotidien et de vous investir à votre échelle ? Alors la Fresque des possibles est faite pour vous !

Venez rencontrer d'autres habitant.es et passer un bon moment !
Un texte repris de la page du Lieu-dit

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Nom du porteur de l'initiative Lieu-dit, fresque des possibles
Auteur de la fiche Michel Briand
Type d'acteur Collectif
Echelle d'action Locale
Ville 1 rue Louis Pidoux, Brest
Mot Clef
  • Transition écologique
  • Réutilisation-savoirs ouverts
Partenaires associés Ce projet est soutenu par le Ministère de la Cohésion des Territoires via l'Appel à Manifestation d'Intérêt Fabrique de Territoire, ainsi que par la Région Bretagne, l'ADEME, l'OFB et l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne via l'Appel à projet Mobiliser les breton.nes pour les transitions.
autres remarques
Quel partage ? Creative Commons

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Un article de Didier Mallarino repris du site EcoInfo, du GDS EcoInfo du CNRS, ingénieurs et des chercheurs des secteurs de la recherche et de l'enseignement supérieur en France autour d'un objectif commun "Agir pour réduire les impacts (négatifs) environnementaux et sociétaux des TICs (Technologies de l'Information et de la communication)" une publication sous licence CC by nc nd

Le travail de recherche est une activité éminemment collective et collaborative. Les chercheurs et chercheuses montent des projets ensemble, réfléchissent collectivement, débattent, partagent des données et des solutions, se jugent entre pairs, et forcément, se rencontrent très régulièrement. La recherche est donc aussi affaire de colloques, de conférences, de réunions, d'écoles thématiques, bref de moments de partage et de rassemblements physiques, ce qui implique de nombreux déplacements. Le sujet étudié peut lui aussi, imposer de long et/ou nombreux déplacements. L'importance de ces échanges et de ces déplacements ne fait aucun doute. On travaille mieux en se connaissant véritablement, et certains déplacement sont incontournables pour pouvoir véritablement avancer.

Cependant, les enjeux environnementaux vont imposer à toutes nos activités de faire un bout de chemin vers plus de sobriété afin de tenter de conserver un monde vivable pour nos descendants. C'est là aussi un fait scientifique peu discutable aujourd'hui. La recherche ne doit pas être en reste mais même plutôt se montrer exemplaire.

Le GDS EcoInfo et le GDR Labos 1point5 se sont penchés sur nos pratiques en terme de déplacements et vous proposent des infographies et la méthodologie associée pour réfléchir et surtout mieux en comprendre les impacts, ainsi que les solutions que vous pouvez mettre en œuvre lorsque vous organisez des rencontres : quelle est l'empreinte carbone de l'avion par rapport à la voiture, au train ou à la visio/audio-conférence ? Est-il équivalent d'aller à Sydney, New York ou Berlin ?

Les technologies numériques apportent, dans ce domaine, une partie de la solution. Elles offrent des moyens d'échanger assez facilement des données, d'organiser des réunions et des conférences en utilisant la visio-conférence (voire l'audio-conférence) popularisée par la période que nous avons traversée lors de la crise sanitaire du COVID. On pourra ainsi concentrer les déplacements physiques aux seuls moments clés de la vie du projet (son lancement et sa fin et en fonction de sa durée un point en présentiel au milieu par exemple) tout en employant des modes hybrides (les personnes proches se regroupant physiquement, et les différents groupes se connectant via des solutions de visio-conférence) ou un mode distanciel total.

Le numérique n'est lui même pas non plus exempt de nombreux impacts sur l'environnement et participe également au dépassement des limites ou frontières planétaires (impacts sur l'eau, sur les ressources, sur la biodiversité et sur les gaz à effet de serre bien sûr). On cherchera donc aussi à limiter son usage en s'intéressant à quelques bonnes pratiques : utiliser une connexion filaire plutôt que wifi ou 3/4/5G. Lorsque les personnes se connaissent bien, le mode « audio-conférence » (sans images) est même recommandé pour diminuer la pression liée aux énormes volumes de données qui transitent mais également sur les équipements terminaux qui consomment beaucoup d'énergie pour encoder et décoder ces flux vidéos. Cette bonne pratique permet enfin de minimiser la charge cognitive (Zoom fatigue) des visio conférences.

Nous pouvons tous agir ensemble à réduire les impacts des activités de recherche et la diminution des déplacements peut se révéler un levier puissant et efficace pour le faire.


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Un article repris du magazine The Conversation, une publication sous licence CC by nd

Depuis plusieurs années, en France comme ailleurs, l'enseignement supérieur est questionné sur son rôle et ses responsabilités dans les crises socio-environnementales actuelles. En réponse, de nombreuses recherches et initiatives ont émergé visant à mieux intégrer dans les différents cursus les principes et les objectifs du développement durable, en particulier depuis L'Initiative de l'Enseignement supérieur pour le Développement durable (HESI) lancée en marge de la Conférence Rio+20 des Nations unies.

Mais malgré la prise en compte croissante de ces enjeux à travers des parcours, des cours ou des séances spécifiques sur l'éthique ou le développement durable, des activités de sensibilisation, telles la Fresque du Climat ou celle du Numérique, ou encore des test d'évaluation comme le Sulitest, la pression s'accroit sur les établissements d'enseignement supérieur, en particulier en ingénierie et en management.

Le Manifeste Étudiant pour un réveil écologique lancé en 2018, ou encore les très récents appels à bifurquer ou à se rebeller montrent que, malgré des efforts certains, les jeunes estiment que les cursus continuent à perpétuer le modèle dominant ayant conduit aux crises complexes actuelles et à venir.

3 questions au Manifeste étudiant pour un réveil écologique (L'Étudiant, 2019).

Il faut reconnaitre que cette approche intégrative – ajout d'un cours ou d'une session quand les programmes, déjà bien remplis, le permettent – reste contradictoire et crée de la confusion en diffusant des injonctions paradoxales entre les cours restés inchangés et les nouvelles activités pédagogiques, sans pour autant former à gérer ces contradictions.

Il conviendrait donc d'aller au-delà, en engageant les cursus dans une approche transformative. Ne plus intégrer le développement durable en ingénierie ou en management, mais plutôt enseigner l'ingénierie et le management pour le développement durable. C'est en transformant les programmes en profondeur que chaque étudiant et étudiante aura les connaissances et les compétences nécessaires pour être des acteurs et actrices responsables et engagé·e·s dans les transitions à venir, tant personnellement que professionnellement.

Quelles compétences intégrer ?

Face à ce constat, un trouble et une fébrilité semblent saisir le monde de l'enseignement supérieur. Comment transformer les cursus ? Doit-on tout déconstruire ? Quelles compétences intégrer ? En France, de récentes initiatives d'envergure abordent ces questions, comme le groupe de travail présidé par Jean Jouzel dont le rapport a été remis au gouvernement en février 2022, ou encore le Shift Project et leur projet ClimatSup Business.

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Bien que ces initiatives apportent des bases solides de réflexion et d'action, la réflexion générale reste encore trop souvent concentrée sur l'identification des compétences clés pour le développement durable sans suffisamment aborder d'autres questions pourtant fondamentales.

Les compétences sont en effet déjà connues. La littérature académique (par exemple Redman et Wiek (2021), Moosmayer et coll. (2020) ou encore Lozano et Barreiro-Gen (2021)) ainsi que les rapports internationaux, dont ceux de l'Union européenne, de l'Unesco ou de l'OCDE, convergent depuis plusieurs années vers un ensemble clair de compétences.

Au travers de nos recherches et de nos activités institutionnelles, nous avons été amenés à produire un cadre global de 13 compétences intégrant ces différentes sources :

Author provided

Ces 13 compétences représentent un cheminement structuré en trois blocs se superposant progressivement :

  • se comprendre et comprendre les autres ;

  • comprendre le monde ;

  • transformer le monde.

Ce cadre n'est pas propre à une discipline et vise à soutenir les élèves, les professeurs, les directions de programmes, les gouvernances d'institution d'enseignement supérieur et les décideurs publics dans leurs efforts de transformation des cursus.

La transition prendra du temps

Si l'identification de ces compétences, au cours des dernières années, n'a pas été simple, le plus dur reste peut-être à venir. Leurs définitions respectives sont encore floues et leur opérationnalisation l'est plus encore.




À lire aussi :
Avec la classe en plein air, l'école change de regard sur les questions d'environnement


Que veulent dire précisément ces compétences pour l'ingénierie et le management ? Quel devrait être le degré d'autonomie que les étudiantes et les étudiants devraient atteindre pour chacune d'entre elles ? Comment les traduire en objectifs d'apprentissage précis ? Quelles devraient-être les situations d'apprentissage permettant de les acquérir ? Quelles sont les situations d'évaluation de ces apprentissages ?

Des initiatives institutionnelles, comme à Pennsylvania State University, ou internationales, comme le projet i5 du PRME ou le programme de formation de l'EFMD, émergent pour aborder ces questions. Mais ces dernières restent complexes, et développer les réponses et les mettre en application à grande échelle prendra du temps.

La pression concurrentielle, en particulier en France, limite la capacité des établissements à s'engager pleinement dans cette évolution. Surtout, cette pression limite les réflexions collectives, alors que c'est au travers de la collaboration, dans et entre les disciplines, que les nouveaux modèles d'enseignement supérieur pourront être développés et déployés.




À lire aussi :
Crise écologique : ces élèves ingénieurs qui veulent transformer leur métier


Outre les collaborations institutionnelles, ces réflexions ne doivent pas rester qu'une démarche d'experts et d'expertes et de politiques publiques. En particulier, il est essentiel que les étudiants et les étudiantes, et la jeunesse en général, soient pleinement intégrés à ces transitions. Par exemple, lors de la rentrée 2022 de SKEMA Business School, près de 800 d'entre eux en première année du Programme Grande École ont été invités à participer au Hackathon d'une semaine sur l'Enseignement supérieur en Transition, avec pour objectif d'intégrer leur travail à la transition de l'établissement.

Par ailleurs, en octobre 2022, l'Observatoire Mondial des Jeunesses sera lancé avec une première consultation d'intelligence collective massive : Youth Talks. Soutenu par un ensemble de plus de 30 partenariats internationaux avec des institutions d'enseignement supérieur et des regroupements de jeunesses, l'objectif de cette initiative internationale est de toucher plus de 200 millions de jeunes entre 15 et 29 ans à travers le monde afin de collecter les aspirations d'au moins 150 000 d'entre eux.

La transition nécessaire des modèles d'enseignement supérieur demande un réel changement de paradigme, basé non seulement sur de nouvelles compétences, mais également sur une transformation profonde des narrations, des valeurs, des métaphores et des symboles qui structurent de façon explicite ou implicite les modèles actuels.

Ce n'est qu'au travers de ces mutations que nous pourrons enfin développer de nouveaux horizons communs et tendre vers des modèles d'éducation dits humanistes en management ou en ingénierie qui privilégieraient la dignité humaine et le bien-être collectif, plutôt que la richesse, le pouvoir ou le statut.

The Conversation

Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.


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La question du changement de posture pour enseigner la transition écologique a rassemblé plus d'une quarantaine de personnes au 10ème Forum des usages coopératifs, (Brest, 5 au 8 juillet 2022 avec une envie largement partagée de prolonger les échanges.

Voici la proposition d'un atelier, pour un apprentissage collectif en réponse à l'urgence climatique qui nous concerne tou.te.s.

Cet atelier aura lieu le 6 octobre à 17 heures en ligne.

Inscription ouverte et gratuite. Suivre ce lien pour obtenir le lien du webinaire par retour de courriel.

La problématique

Côté étudiant, l'intégration de la transition écologique dans les cours peut donner un nouveau sens. Coté enseignant, formateur, tuteur … beaucoup de choses changent. La discipline peut être interrogée sous un angle nouveau. Les savoirs sont réinterrogés. Les réponses à la transition sont largement systémiques, donc interdisciplinaires et contextuelles. L'injonction du passage à l'action multiplie les opportunités de pédagogies actives.

L'ancrage dans le vécu peut changer le rapport entre apprenants et "enseignants". Entre injonction sociétale, évolution des institutions et besoin d'agir personnel, l'engagement dans les métiers d'apprenant et d'enseignant est entièrement requestionné.

Sur cette question, chacun.e a une expérience, des questions aussi, nous avons ainsi proposé lors du forum des usages coopératifs une animation qui a favorisé l'expression de chacun.e sur ce sujet. Selon la méthode de l'opposé des contraires ("qu'est ce qu'il faudrait faire pour rater un enseignement sur la transition écologique" ) une dizaine de propositions ont alors été élaborées. Ce brainstorming initié au forum des usages coopératifs sera notre point de départ pour explorer les postures les plus susceptibles de nous engager dans les transitions.

Déroulé

Nous proposons une réunion en 4 temps :

  • Introduction rappelant les points clés identifiés lors de la rencontre de juillet au Forum des usages coopératifs
  • Tour de parole pour présentation rapide et exprimer son intérêt pour un sujet en une phrase
  • Brainstorming collaboratif sur ces sujets en utilisant la méthode d'Entretien collectif
  • Discussion d'opportunité sur l'organisation d'une série de webinaires sur les axes identifiés.

Nous vous proposons de prendre des notes sur un pad

Brainstorming Outil à confirmer

10 Propositions en débat

ces items sont l retranscription des idées émises lors de cette session de 2h

Suite à une identification de ce qu'il faudrait faire pour rater un enseignement sur la transition, nous avions identifié quelques éléments clés pour des postures porteuses
(formulations ouvertes à la discussion dans un "tour d'écran" ensuite)

1. Aborder le fond des questions ; (opposé : vouloir rester neutre)

  • oser questionner les finalités
  • enseigner la complexité (cartographie des controverses, ..)
  • renforcer l'apprentissage au questionnement pour développer l'esprit critique
  • adopter une posture d'humilité démarche réflexive partagée avec l'équipe enseignante

2. Encourager la capacité d'agir des étudiants (opposé : nier l'anxiété)

  • Aider les étudiants à dépasser leur anxiété pour agir
  • Montrer des exemples positifs (pas que les entreprises qui polluent par ex), des entreprises, des acteurs qui agissent positivement
  • Favoriser le travail collectif entre étudiants pour éviter l'isolement avec ses émotions ou autre coopération entre les groupes, aux promos suivantes, au monde

3. Favoriser l'implication (opposé : occulter la notion de plaisir dans l'enseignement de la transition)

  • Enseignant facilitateur de rencontre et de débat pour créer un climat de confiance et de convivialité dans ses enseignements (cette posture est applicable à tout public (lycée, collège, etc.)
  • Adopter une posture horizontale plus que verticale
  • voir une vision positive de la transition écologique et sociale dès le départ avec une approche artistique, thêatrale et ludique au lancement. : aborder de manière "fun" avant de démarrer le "dur"
  • Créer un climat de confiance pour mettre les étudiants en posture de réception
  • S'appuyer sur les connaissances des étudiants
  • Créer un esprit d'équipe pour un climat de confiance et de sécurité
  • Donner la main / confier la formation aux étudiants pour qu'ils puissent eux-mêmes proposés des contenus
  • L'enseignant est vecteur de cette approche, il est là pour motiver et donner envie d'être dans la transition, apporter un regard d'espérance, voir la transition comme une opportunité. Regard lucide sur le présent mais positif sur le futur
  • ouverture à la culture à d'autres disciplines comme littérature, philosophie, sociologie,...
  • ancrer dans le concret et le pouvoir agir, ne pas rester dans la théorie, dans le pouvoir agir (rôle d'accompagnant plutôt que sachant), cf classe inversée
  • Citation : "donner à voir pour donner envie"

4. Proposer une approche complexe, holistique (opposé : avoir une approche purement scientifique de la transition)

(plus des questions que les propositions)
-* Qu'est ce qu'une approche purement scientifique ? sciences dures, sciences humaines

  • => on peut également inviter les politiques publiques, les enjeux juridiques, ...
  • Coordination entre les disciplines => ingénierie pédagogique ! => faut il un socle commun ? dans les différentes disciplines ? pourquoi on enseigne ce que l'on enseigne ? donner du sens à ce qu'on enseign
  • accepter en tant qu'enseignant de s'auto-former et entre pairs pour traiter des enjeux sur lesquels on n'est pas forcément experts à la base. Eviter le cherry-picking en ayant des trucs un peu dans tous les sens

5. être en cohérence (opposé : Faites ce que je dis pas ce que je fais )

  • Organiser des temps pour questionner sa cohérence (entre étudiants-étudiants, et étudiants-enseignants), feedback des étudiants vers les enseignants
  • Pour les étudiants : "on voudrait plus de DD, mais quand on a des choses dessus, on n'y va pas"
  • Humilité, modestie, accepter de se tromper

6. Agir par de PPPP "premier plus petits pas possibles" (opposé : ne pas faire dans son coin)

  • Accepter de démarrer modestement, peut-être tout seul dans son coin, puis le faire savoir/connaitre
  • Encourager les étudiants à être ambassadeurs vers d'autres cours et dans l'autres sens ...
  • ... Questionner pour partager ce qu'il se fait qq part/ailleurs (aussi dans d'autres cours)

7. Intégrer l'avenir professionnel (opposé : déconnecter la transition des questions d'employabilité )

  • Les métiers du futur n'existent pas encore, il faut anticiper leur naissance => surveiller les tendances économiques et les signaux faibles
  • Avoir des formations adaptatives, versatiles
  • Parler du risque de "ruées vers l'or' avec des domaines qui arrivent (sont à la mode) et partent vite (ne créent pas d'emplois pérennes)
  • Dialoguer sur le rejet des étudiants par les entreprises ? Parler avec les étudiants qu'ils devront gérer les conflits de valeurs qu'ils auront dans leurs premiers emplois (se former aux compétences émotionnelles), qui ne seront peut-être pas celui qu'ils ont rêvé

8. Relier aux autres enseignements (opposé : isoler le sujet de la transition du reste de l'enseignement)

  • Contexte : on sait pas trop comment le mettre en lien dans l'enseignement de la finance
  • Partir d'un point d'actu pour faire le lien entre les fondamentaux abordés en classe, ce que l'on a déjà vu, ...

9. Développer une approche inclusive (opposé : l'inclusion de tous les étudiants, ne pas exclure les sceptiques)

  • Trouver des dispositifs pour aider à la co-construction (conf-débat, cours, ...) => à l'intérieur, la posture peut changer (accompagnateur, expert, questionnement
  • Mettre en commun les postures de chacun en travaillant sur : la confiance, la distance, l'exigence, la responsabilité ; le tout dans une situation donnée (ex : le défi d'inclure tout le monde)
  • Mettre en débat en regardant la posture de chacun

10. S'engager/bifurquer/agir en adoptant une démarche critique, réflexive, évolutive

  • Ca veut pas dire ne pas avoir d'avis, il faut accepter le débat avec soi et avec ses élèves
  • Discuter d'avis différents par la controverse, meme quand c'est des sciences, elles peuvent être remises en cause
  • Comment faire appel aux émotions ?
    • => il y a une urgence d'apprendre pour agir pour la transformation de la sociét
    • il faut se mettre au clair sur qui l'on est, sur sa position, se voir bouger soi-meme avant de bouger les autres, comment on évolue sur un sujet
    • Donc en tant qu'enseignant, se positionner à partir de ce que je sais et ce que je ressens pour construire le futur
    • Mais attention au poids de l'évaluation. Il faut intégrer des indicateurs adaptés sinon difficulté pour les élèves de âcher l'émotionnel. Craintes des enseignant pour évaluer cela.

Nous cherchons à recueillir des publications sur ce sujet, ou des retours d'expérience. En vous connectant sur ce site et en double-cliquant cette page, vous pourrez ajouter du texte (c'est un wiki). Vous pouvez également proposer une ressource à la collecte du site.

L'animation de cet atelier est également ouverte à vos idées. N'hésitez pas à suggérer une méthode qui vous paraitrait pertinente.

une page sur le sujet des postures émotionnelles


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Eco-campus Grenoble, 24 et 25 novembre 2022

Description de cette initiative Les nombreux rapports du GIEC dressent, année après année, un tableau scientifique robuste du dérèglement climatique et de ses conséquences. La connaissance produite depuis les premiers travaux du club de Rome en 1968 permet de dire que nous savons. Chercheurs et universitaires, organismes de recherche et universités alertent, depuis plus de cinquante ans, sur le rôle crucial de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation dans l'appréhension des enjeux liés aux transitions écologique et sociétale.
Cette nouvelle appréhension du monde oblige chacun d'entre nous, chacune de nos communautés, chacune de nos organisations (publique ou privée) à être des actrices des transitions et de leurs territoires.
Les établissements d'enseignement supérieur représentent un potentiel d'investissement considérable : un patrimoine de près de 18 millions de m2, plus de 1,6 millions d'étudiants, des personnels mobilisés ou mobilisables au service des transitions. Il nous faut orchestrer la gouvernance de cette immense communauté qui aspire à l'exemplarité dans la lutte contre le changement climatique.
Depuis 2012, France Universités et la Conférence des Grandes Écoles soutiennent cette dynamique en organisant notamment des colloques internationaux intitulés « Ecocampus ».
La cinquième édition aura lieu à l'Université Grenoble Alpes les 24 & 25 novembre 2022. Labellisé Grenoble Capitale Verte, ce colloque associera les représentants de l'enseignement supérieur, de la recherche et des collectivités territoriales autour du thème : « Vers des organisations soutenables au service de territoires en transition ».
En effet, les transitions ne peuvent être pensées de manière « isolée » à l'échelle d'une organisation et d'un territoire. Les actions doivent être construites collectivement : l'association des différents acteurs est essentielle pour qu'un territoire s'engage vers la résilience et dispose des leviers d'adaptation face aux crises écologiques présentes et à venir, voire aux crises sociale et démocratique.Pour partager avec les organisations de l'enseignement supérieur et de la recherche et les acteurs des territoires des solutions concrètes et innovantes pour répondre aux enjeux des transitions écologiques et sociétales.

Thèmes abordés :
  • Comment impulser une démarche écoresponsable irriguant les pratiques métiers ?
  • Comment légitimer les transformations vers une organisation écoresponsable
  • Inscrire les enjeux de soutenabilité dans une logique de coopération territoriale et d'attractivité
  • Le DD&RS, une révolution au coeur des missions de l'ESR au service des territoires
image ecocampis.jpg (44.8kB)

le programme

un texte repris du site éco-campus

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Nom du porteur de l'initiative Eco-campus
Auteur de la fiche Michel Briand
Type d'acteur Association
Echelle d'action Globale
Ville université Grenoble
Comment contacter cette initiative ecocampus5@sciencesconf.org
Mot Clef
  • Transition écologique
Partenaires associés Le comité de pilotage : composé notamment du comité d'organisation, de représentants des organismes de recherche, des partenaires du territoire - communes et agglomérations de Grenoble et Valence, Région Auvergne-Rhône-Alpes, CHU Grenoble Alpes - des organisations nationales : Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation et Ministère de la Transition écologique, Association des Villes Universitaires de France (AVUF), Association des Régions de France, le réseau CIRSES, l'Université Virtuelle Environnement et Développement Durable (UVED) et les associations étudiantes : CTES, RESES…
autres remarques Les contributions proposées, éclairées par ces documents ou d'autres, permettront de partager des actions et pratiques déjà expérimentée ou envisagées par exemple autour des questions suivantes :
  • Comment former des acteurs éclairés aux enjeux du DD&RS ? Quel(s) contenus ? Quelle(s) évaluations de compétences ?
  • Quelles sont les communautés enseignantes au travail sur ces enjeux « d'enseignement à la transition écologique », et quels sont les espaces d'échanges qui se nouent ? Sur la base d'un état des lieux, faut-il envisager de proposer des évolutions de ces initiatives collectives et quelle(s) forme(s) devrai(en)t ou pourrai(en) prendre de tels espaces ou communautés pour créer un véritable centre de ressources partagées et qualifiées ?
  • Quelles sont les expériences concluantes (réussites ou échecs) en matière d'introduction des enjeux environnementaux/de durabilité dans les enseignements ? Dans quelle mesure sont-elles reproductibles ?
  • Quels contenus de formation derrière les notions « d'enseignement aux enjeux de durabilité, enseignement à la transition écologique, enseignement à et dans l'anthropocène » ?
  • Comment favoriser la dissémination des expériences « d'enseignement à » ? Peut-on préciser les réponses à apporter aux différents freins constatés, ainsi que les appuis nécessaires ?
  • Pour outiller la/les communautés de travail existantes ou à construire, quel(s) outil(s) en ligne ? A partir d'un état des lieux et des besoins, peut-on baliser/dessiner voire prototyper une ou des solutions numériques ?
  • Comment favoriser l'orientation et l'insertion professionnelle dans un monde en transition ?
  • Comment orienter la stratégie de recherche, d'innovation et de valorisation des établissements d'enseignement supérieur sur les sujets DD&RS ? Quels sont ces sujets ? Quel(s) critères pour les promouvoir ?
  • Comment diffuser le savoir au plus grand nombre ? Comment favoriser la participation de tous et toutes à l'évolution des connaissances ?

Comment la construction d'un Espace européen de la recherche peut-elle favoriser un développement soutenable ? Quel rôle cette construction a-t-elle dans la transformation des établissements nationaux ?

  • Quelle coopération internationale réussie au service de la soutenabilité et de la résilience territoriale ?
  • Campus et territoires exemplaires : quels leviers ? quelles interactions ?
Quel partage ? Copyright
Champ Date 24.11.2022
Champ Date 25.11.2022

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L'INSTN, école de spécialisation des énergies bas carbone et des technologies de la santé du CEA, accueillera le 16 septembre 2022 des leçons inaugurales sous le signe du climat pour l'ensemble de ses promotions de master et les doctorants du CEA.

« Engagez-vous, désengagez-vous et le monde vous sera rendu pour que vous puissiez le changer. »
Anonyme, les murs ont la parole-1968

Après l'organisation du colloque « Climat & énergie : agir » en 2019-2020 et des fresques du climat en 2020-2021 et 2021-2022, nous changeons de format cette année à la demande des représentants étudiants présents au Conseil d'orientation de l'INSTN. Suite à la sollicitation du collectif « Pour un réveil écologique », nous avons confié l'organisation de notre rentrée climat à un trio composé de l'association des doctorants CEA d'Ile de France (Association Actif), au groupe de travail « Energie et société » du CEA et au collectif « Pour un réveil écologique ». Le programme sera répété le matin et l'après-midi afin de bénéficier à un maximum d'étudiants. Deux exposés, l'un du collectif « Pour un réveil écologique » et l'autre par David Game, directeur de la prospective chez RTE, seront complétés par un temps important de discussions entre experts et étudiants.
Nous espérons répondre ainsi, au moins partiellement, à l'attente de nos étudiants, souvent de futurs professionnels de l'énergie et de l'environnement, tout en "contribuant à la sensibilisation et à la formation aux enjeux de la transition écologique et du développement durable" (code de l'éducation).


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Un atelier en visio conférence pour contribuer à une mise en communs de nos expériences, de nos ressources et faire communauté.

Que pourrait être une une plateforme commune de partage de ressources pédagogiques ? quelle gouvernance ? quelle politique éditoriale ?

lien pour s'inscire à la visio
lien pour s'inscrire à la liste d'échange

Anthropocene FACTS enjeux socio-environnementaux et transformation des enseignements dans le supérieur

atelier visio le 8 septembre à 17h

un texte de Guillaume Mandil sur Riposte Créative Pédagogique

Cet atelier fait suite à 2 événements organisés par des membres de l'équipe STEEP de l'INRIA. D'une part l'école de printemps Anthropocene FACTS qui s'est tenue à Grenoble du 23 au 27 mai 2022 et d'autre part la conférence Archipel qui s'est déroulée du 20 au 13 juin 2022. Ces événements avaient pour objectifs de contribuer à faire émerger une communauté académique et/ou scientifique autour des questions socio-environnementales. Il est ressorti de ces 2 événements que la transformation des enseignements dans le supérieur était un enjeu partagé par une grande partie des participants.

D'autre part, il est également ressorti de ces évènements qu'il serait utile de partager les multiples expériences dans une communauté afin de ne pas refaire des choses similaires « chacun de son côté ». Pour contribuer à cette mise en commun, cet atelier propose de discuter des contours que pourrait prendre une plateforme commune de partage de ressources pédagogiques (dias, consignes d'ateliers, méthodes d'animation de débats, conférences, etc.).

Afin que cette bibliothèque de ressources soit utile pour participer à la généralisation des transformations pédagogiques dans le supérieur, les discussions qui ont eu lieu au cours de ces 2 évènements ont fait ressortir plusieurs caractéristiques souhaitables pour cette plateforme :

  • Mise en place d'une plateforme nationale
  • Que les politiques scientifiques et éditoriales soient assumées par une entité juridique indépendante et décidée par la communauté. Via une association ? Une fondation ?
  • Gouvernance de la plateforme communautaire, c'est-à-dire par ceux qui contribuent.
  • Assurer une forme de relecture critique collective par l'ensemble de la communauté pour rendre les contenus les plus robustes possibles.
  • Établir des liens croisés entre les éléments pédagogiques de la plateforme pour apporter des points de vue complémentaires ou critiques.
  • Disposer de 2 zones sur la plateforme : une zone « bac à sable » réservée aux contributeurs pour permettre de tester et d'éprouver les contenus au sein de la communauté et une zone publique où sont mis à disposition les éléments « éprouvés ». A partir du moment où un contenu de la zone « bac à sable » est suffisamment éprouvé, il bascule dans la zone « publique ».

L'ensemble de ces caractéristiques sont des éléments qui sont discutables, amendables, et modifiables, ils ne sont mentionnés ici uniquement pour amorcer une discussion. L'idée de mettre en place cette plateforme se veut également être un outil au service de l'animation d'une communauté académique pour favoriser la transformation des enseignements dans le supérieur afin d'y inclure les enjeux socio-environnementaux.


Vous pouvez vous inscrire sur une liste de diffusion pour discuter de ce projet à cette adresse : https://listes.lautre.net/cgi-bin/mailman/listinfo/discutons



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Organiser n'est pas agir ! Et pourtant l'organisation est indispensable pour partager, juger, décider, suivre les actions, surtout pour un sujet aussi complexe que le développement durable et la responsabilité sociétale.
Pour cela, l'INSTN, l'école de spécialisation des énergies bas carbone et des technologies pour la santé, vient de créer son comité d'éducation à l'environnement et au développement durable (CEEDD) en adaptant, à un établissement d'enseignement supérieur, une recommandation de la convention citoyenne pour le climat.

Le CEEDD de l'INSTN reprend les missions définies pour les établissements scolaires par la Convention citoyenne pour le climat (CCC), en les adaptant à notre établissement d'enseignement supérieur (ESR) et organisme de formation continue. Les règlements et missions du CEEDD de l'INSTN sont l'objet d'un document de référence joint à cet article.

Pour adapter les missions des CEEDD aux ESR, il est nécessaire d'inclure deux évolutions. La première correspond aux différences de mission entre les établissements scolaires qui éduquent des citoyens et les ESR, tout particulièrement les écoles de spécialisation comme l'INSTN, qui forment des professionnels. La seconde correspond à un élargissement de la mission, de façon à englober des attentes plus larges. La convention citoyenne pour le climat s'est attachée à apporter des réponses à l'urgence climatique et aux mesures à mettre en place pour répondre aux engagements des Accords de Paris. Nous entendrons ici « développement durable » dans un sens plus large, en intégrant les 17 objectifs de développement durable adoptés par l'ONU. Ils incluent les réponses au changement climatique mais aussi à la responsabilité sociétale.

Avant tout, l'INSTN est un établissement d'enseignement supérieur et un organisme de formation dont la spécialisation principale, pour plus de 80 % de son activité, a trait aux énergies bas carbone. L'école porte ainsi, dans le fondement même de ses thématiques, une forte implication dans le développement durable. L'INSTN est l'une des onze écoles du Réseau des écoles supérieures du développement durable du Ministère de la transition écologique. Elle participe ainsi activement au développement des connaissances, des compétences et à l'implication des apprenants sur des objectifs prioritaires de développement durable tels qu'ils sont définis par l'ONU. La lutte contre le réchauffement climatique constituera ainsi une priorité pour l'INSTN compte-tenu de son positionnement d'école de spécialisation des énergies bas carbone.

Les trois premières missions du CEEDD de l'INSTN sont directement dérivées des missions approuvées par la CCC :
1. Mettre en place au sein des cinq unités d'enseignement et des départements de l'INSTN un environnement favorable à l'éducation à l'environnement et au développement durable ;
2. Mettre en œuvre des programmes d'enseignement à l'environnement et au développement durable destinés à développer les connaissances des étudiants à l'égard des problématiques environnementales et de ses solutions ;
3. Développer l'implication des apprenants à la mise en œuvre de solutions leur permettant de développer la prise de conscience et le sens des responsabilités.

Ces trois premières missions sont complétées par des missions spécifiques à l'INSTN. Le CEEDD se définit comme une instance de conseil et de suivi des actions à mettre en place pour obtenir la labellisation DDRS en 2025. L'évaluation DDRS examine, entre autres, l'impact environnemental du fonctionnement de l'établissement. Le suivi et la diminution régulière de cet impact environnemental font partie des missions du CEEDD comme tout ce qui relève de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Pour finir, le Comité sera un lieu d'échanges et de discussions sur la politique à mettre en place à l'INSTN au regard de la politique de développement durable de son organisme de tutelle, le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA).
Aux trois premières missions, on ajoute donc :
4. Mettre en place et le suivi des actions nécessaires à l'obtention de la labellisation DDRS ;
5. Réduire l'impact environnemental de l'INSTN ;
6. Conseiller les instances INSTN pour toutes les questions relevant du développement durable ;
7. Appliquer la politique développement durable du CEA à l'INSTN.

Ce conseil associe des personnels de l'INSTN, du CEA ainsi que des représentants étudiants qui pensent finalement qu'organiser c'est déjà agir.


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